Nokia serait-il, enfin, sur le chemin du redressement ? L'équipementier télécoms finlandais a publié ce jeudi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Son chiffre d'affaires a progressé de 3% à près de 5,1 milliards d'euros par rapport à la même période l'an passé. Le bénéfice net, lui, s'élève à 263 millions d'euros, contre une perte de 115 millions au premier trimestre 2020. Des chiffres dont se félicite le PDG de Nokia, Pekka Lundmark, qui a pris ses fonctions en août dernier. « Nous avons connu un début d'année robuste, affirme-t-il dans un communiqué. J'ai été particulièrement satisfait de la forte croissance du chiffre d'affaires dans les infrastructures réseaux, stimulée par la demande croissante de connectivité de nouvelle génération. »
Nokia profite, ainsi, des importants programmes de déploiement de la 5G dans les pays développés. C'est particulièrement vrai aux Etats-Unis et en Europe, sachant que Nokia est peu présent, contrairement à son grand rival suédois Ericsson, en Chine. En Amérique du Nord, ses ventes ont progressé de 13% à 1,66 milliards d'euros. Et sur le Vieux continent, elle ont légèrement augmenté de 3%, à 1,47 milliard d'euros.
Suppressions de postes
Ses résultats financiers honorables, Nokia les doit largement à sa vaste politique de baisse des coûts. Au mois de mars, l'industriel a annoncé un énième plan de suppression de 5.000 à 10.000 postes à horizon deux ans. Ce qui représente jusqu'à 11% de ses effectifs globaux. La France pâtit largement de cette stratégie. L'an dernier, Nokia a décidé de supprimer près de 1.000 postes dans l'Hexagone. Ce plan social n'est rien de moins que le quatrième en quatre ans, depuis le rachat d'Alcatel-Lucent en 2016.
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Nokia profite également des déboires de son rival Huawei, le leader un du secteur. Soupçonné d'espionnage pour le compte de Pékin par Washington, le géant chinois s'est fait exclure de nombreux marché. Aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi en Europe. La France, la Grande-Bretagne ou encore la Suède ont pris des mesures pour l'écarter progressivement du marché de la 5G. Cela constitue une opportunité pour Nokia de garnir son carnet de commandes. Les difficultés de Huawei sont, en outre, parties pour durer. L'administration Biden se montre aussi inflexible que celle de Donald Trump vis-à-vis du groupe de Shenzhen. Celui-ci n'a toujours pas le droit de se fournir en technologies américaines, ce qui pèse sur ses ventes. Dans ce contexte, Huawei a fait état, ce mercredi, d'une importantes baisse de chiffre d'affaires au premier trimestre.
Les difficultés de Huawei permettront, peut-être, à Nokia de se relancer. Le groupe finlandais avait notamment pris du retard en matière de 5G par rapport à son rival chinois et à Ericsson ces dernières années. Aujourd'hui, Nokia doit toutefois composer avec un nouvel arrivant aux dents longues. Il s'agit du sud-coréen Samsung, lequel est bien décidé à tailler des croupières aux acteurs historiques. Un gros signal s'alerte est survenu en septembre dernier. Ce mois-ci, Samsung a décroché un énorme contrat de 6,6 milliards de dollars dans la 5G avec l'opérateur américain Verizon. Signe que le groupe sud-coréen progresse et se donne les moyens de bousculer la hiérarchie.
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