Dès janvier prochain, Orange commercialisera, via sa filiale Nordnet, des offres à très haut débit (à partir de 30 mégabits par seconde) via le satellite dans tout l'Hexagone. Pour ce faire, le leader français des télécoms recourra au satellite Konnect d'Eutelsat. Mercredi, il a annoncé qu'il lui achètera de la capacité pour couvrir la France. Lancé au mois de janvier, Konnect propose des débits allant jusqu'à 100 mégabits par seconde.
Il s'agit d'une petite révolution. Jusqu'alors, les offres d'accès à Internet par satellite de Nordnet ne permettaient que de bénéficier du haut débit. Les particuliers pouvaient, au mieux, espérer 22 mégabits par seconde, contre 30 mégabits pour les entreprises. Konnect doit permettre à Orange d'étoffer son parc de clients. D'après Eutelsat, le satellite Ka-Sat, actuellement utilisé par l'opérateur historique, se fait vieux. Lancé en 2010, il est arrivé au maximum de sa capacité.
Une solution transitoire
Pour Orange, cette manœuvre est transitoire. Il a besoin de Konnect pour faire le pont avec le prochain satellite d'Eutelsat, Konnect VHTS. Celui-ci sera lancé l'an prochain et entrera en service courant 2022. Orange transfèrera alors l'intégralité de sa capacité chez Konnect sur Konnect VHTS, ce qui lui permettra d'accéder à des débits améliorés. Le lancement de Konnect VHTS a été décidé il y a deux ans. Au terme de féroces et difficiles négociations, Orange, Eutelsat et Thales sont arrivés à un accord pour initier ce projet. Il permettra d'accoucher d'une offre satellitaire moderne et, surtout, 100% française.
Même avec des offres estampillées « très haut débit », le satellite reste une solution technologique moins performante que les solutions terrestres, comme la fibre. Le service client n'est, aujourd'hui du moins, pas toujours au rendez-vous. Des problèmes surviennent souvent en soirée, lorsque beaucoup d'abonnés se connectent en même temps. En outre, le temps de latence (ou délai de transmission d'une information à travers de réseau) est incompressible, car les satellites sont situés à une orbite géostationnaire de près de 36.000 km.
Réduire la fracture numérique
Mais le satellite a un avantage certain : il permet de connecter tous les foyers d'un pays ou de la zone géographique qu'il couvre. Sans exception. Les foyers les plus isolés, situés en zone de montagne par exemple, et qui ne seront peut-être jamais raccordés au réseau de fibre, peuvent parfaitement disposer d'une connexion satellite. Voilà pourquoi cette technologie est considérée comme cruciale par le gouvernement, qui ambitionne que le « très haut débit pour tous » soit une réalité en 2022. Le satellite constitue aussi un moyen de lutter contre la fracture numérique. Cette technologie peut constituer une alternative intéressante pour les foyers qui doivent composer avec un ADSL à bout de souffle, et qui n'auront pas la fibre avant plusieurs années.
Aujourd'hui, le satellite est toutefois loin d'être la solution privilégiée par les Français. Avec Nordnet, Orange ne fournit Internet via cette technologie qu'à 35.000 clients. Une goutte d'eau au regard de ses 11,7 millions d'abonnés Internet fixe dans l'Hexagone.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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