Patrick Drahi prend totalement le contrôle d’Altice Europe

Au terme d’une opération de rachat d’actions, le milliardaire et magnat des télécoms va détenir 92% du capital d’Altice Europe. L'initiative lui permet de sortir le groupe de la cote, et de ne plus essuyer les foudres des investisseurs, aujourd’hui méfiants vis-à-vis du secteur.
Pierre Manière
Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire d'Altice, maison-mère de SFR.
Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire d'Altice, maison-mère de SFR. (Crédits : Philippe Wojazer)

Patrick Drahi reprend un pouvoir total sur Altice Europe. Au terme d'une opération de rachat d'actions, le milliardaire va détenir 92% du capital du groupe de télécoms, maison-mère de SFR en France, contre 78% auparavant. L'initiative fut un temps contestée par des minoritaires. Mais Patrick Drahi a fini par relever son offre pour bénéficier du soutien de plusieurs fonds d'investissements. In fine, l'homme d'affaires va débourser plus de 3 milliards d'euros dans cette opération, a indiqué Altice, ce vendredi, dans un communiqué.

Les actions rachetées par le magnat des télécoms seront payées au 26 janvier. Cela permettra à Patrick Drahi de retirer immédiatement le titre Altice Europe de la cote à la bourse d'Amsterdam. Un atout, dans la mesure où Altice, qui s'est construit à toute vitesse en multipliant les rachats d'opérateurs et affiche une dette de 28 milliards d'euros, suscite toujours la méfiance des investisseurs. Retirer Altice Europe de la cote « permet à Patrick Dahi d'apaiser ses relations avec les créanciers, qui sont nombreux étant la taille de sa dette », résumait, Stéphane Beyazian, analyste chez Mainfirst, en septembre dernier.

Moins de pression

"Ne plus être sous le regard quotidien des marchés financiers va lui enlever certainement une forme de pression et de contrainte d'immédiateté pour la gestion de son activité. Cela va lui donner certainement un petit peu plus de latitude notamment pour gérer sa dette et ses projets stratégiques", a indiqué à l'AFP Thomas Coudry, analyste télécoms de Bryan, Garnier & Co.

Patrick Drahi pourra, en clair, mener ses affaires sans craindre une fronde des marchés. Le milliardaire a forcément en mémoire la tempête boursière qu'il a essuyé en 2017. A l'époque, les errements stratégiques de SFR ont accouché d'une fuite massive d'abonnés, qui s'est soldée par une dégringolade du titre en Bourse. En outre, les investisseurs se montrent aujourd'hui frileux, de manière générale, vis-à-vis des télécoms. Si avec l'arrivée de la fibre et de la 5G, le secteur n'a jamais été aussi stratégique, les marchés pestent souvent sur ses lourds investissements, alors qu'en Europe et particulièrement en France, les prix demeurent très bas.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 23/01/2021 à 6:38
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Voilà un homme qui se sera bien servit lui même, avec la complicité de Macron, au détriment de tous les employés de SFR. 8000 suppression d’emplois pour rien, à part financer un LBO qui n’avait d’autre intérêt que de servir ce type. On sais pourquoi ...

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