Sous la pression de Bolloré, Telecom Italia va-t-il céder des actifs et perdre son patron ?

Qui de la direction de Telecom Italia ou de son premier actionnaire Vivendi va-t-il sortir vainqueur d'une réunion du conseil d'administration qui se tient ce dimanche.
(Crédits : Stefano Rellandini)

Telecom Italia (TIM) réunit dimanche son conseil d'administration au sujet d'une proposition de rachat du fonds américain KKR, ont déclaré deux sources proches du dossier, confirmant une information du Corriere della Sera. Le groupe de capital-investissement a acheté en 2020 une participation de 37,5% dans le réseau fixe dit du "dernier kilomètre" (FiberCop), celui menant jusqu'au client, de Telecom Italia. Il y a deux semaines un porte-parole de TIM a assuré que le groupe n'envisageait pas actuellement une réduction de sa participation dans FiberCop, l'entreprise qui détient le réseau du dernier kilomètre.

KKR veut grossir dans FiberCop

En revanche, KKR envisage d'investir davantage dans le réseau de téléphonie fixe de TIM alors que le premier groupe de télécommunications italien étudie différentes options dans le but d'apaiser son premier actionnaire, le groupe français Vivendi, selon Reuters. Son nouvel investissement coïnciderait également au moment où Rome se prépare à investir les fonds du plan de relance post-COVID de l'Union européenne visant accélérer la numérisation de l'économie.

Le projet de fusion entre ses principaux actifs de téléphonie fixe et ceux de son rival Open Fiber, dont l'État est actionnaire, étant en suspens, Telecom Italia étudie d'autres options pour lever des fonds. L'administrateur délégué de TIM Luigi Gubitosi, dont le plan s'articule autour de la création d'une nouvelle entité regroupant différents actifs de Telecom Italia, s'est engagé à rendre compte au conseil d'administration l'avancement de son projet. Selon Reuters, il serait en discussion depuis plusieurs jours avec des investisseurs potentiels, dont KKR.

Luigi Gubitosi sous pression de Vivendi

Luigi Gubitosi est sous pression, notamment de Vivendi, premier actionnaire avec 24% de l'opérateur italien, après deux avertissements sur résultats en l'espace de trois mois. Lourdement endettée, TIM a vu ses revenus plonger dans un contexte de guerre des prix dans les télécoms italiens. Luigi Gubitosi a réduit les prévisions de flux de trésorerie disponible du groupe et a ravivé les inquiétudes suscitées par un endettement net de 22 milliards d'euros. La société sous-performe depuis des années par rapport aux autres entreprises du secteur en Europe. Le titre de Telecom Italia a perdu 19% depuis le début de l'année pendant que l'indice phare de la Bourse de Milan gagnait 20%. S&P Global Ratings a d'ailleurs dégradé vendredi la note de crédit long terme de Telecom Italia à "BB" contre "BB+" en raison de la baisse de ses résultats.

Vivendi juge que Luigi Gubitosi, réélu pour un deuxième mandat en février avec le soutien du groupe français, n'est qu'une solution à court terme compte tenu des problèmes de TIM et souhaite avoir davantage son mot à dire sur le sort de ses actifs réseaux, ont indiqué les sources. D'autant que, selon Reuters, la stratégie du dirigeant italien ne satisfait pas Vivendi. Le groupe français songe à la possibilité d'installer Arnaud de Puyfontaine, son président du directoire, au poste de président du conseil d'administration de TIM afin de dialoguer avec le gouvernement italien sur les moyens de redresser l'opérateur télécoms, selon Reuters.

Selon Reuters, le groupe français de médias, dans sa volonté d'obtenir du changement chez TIM, souhaiter sceller un accord avec le gouvernement italien. L'État italien est le deuxième actionnaire de l'ancien monopole des télécoms dans le pays, via l'organisme public la Cassa Depositi e Prestiti (CDP). La présidence de TIM fait partie des sujets sur la table dans le cadre de la bataille en cours au sein du conseil d'administration. L'actuel président du conseil d'administration est Salvatore Rossi, ancien dirigeant de la Banque d'Italie.

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Commentaire 1
à écrit le 22/11/2021 à 12:57
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Le niveau de la grammaire de cet article le rend plutôt difficile à lire. Décevant...

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