Telecom Italia poursuit son chemin de croix

Plombé par de mauvais résultats et le gel d’un grand projet dans la fibre, l’opérateur historique italien est à la peine.
Outre ses résultats décevants (conséquence, notamment, de la concurrence, en particulier depuis l'arrivée de Iliad Italia au printemps 2018), Telecom Italia Mobile (TIM) pâtit du gel de ses projets en matière de réseau Internet fixe.
Outre ses résultats décevants (conséquence, notamment, de la concurrence, en particulier depuis l'arrivée de Iliad Italia au printemps 2018), Telecom Italia Mobile (TIM) pâtit du gel de ses projets en matière de réseau Internet fixe. (Crédits : Stefano Rellandini)

L'heure n'est pas vraiment aux réjouissances chez Telecom Italia. L'opérateur historique italien est aujourd'hui à la peine. En témoigne, d'abord, ses derniers résultats au titre du troisième trimestre. Son bénéfice a été divisé par plus de trois, à 159 millions d'euros, a indiqué le groupe mercredi dernier. Un résultat très en-dessous des attentes des analystes. Le consensus du fournisseur d'informations financières Factset Estimates tablait notamment sur 287 millions d'euros. Sur les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice net s'est élevé à 22 millions d'euros. C'est maigre. Surtout au regard des 1,17 milliard d'euros dégagés sur la même période un an auparavant.

Sur le front des ventes, le chiffre d'affaires a atteint 3,83 milliards d'euros au troisième trimestre. Il s'affiche en baisse de 2,1%. Même constat sur les neuf premiers mois de l'année, où les ventes, de 11,4 milliards d'euros, ont reculé de 2,2%. Enfin, le bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) a, lui, baissé de 5,5%, à 1,62 milliard d'euros.

Fibre: le projet de vaste réseau national unifié à l'arrêt

Outre ses résultats décevants - conséquence, notamment, de la concurrence, en particulier depuis l'arrivée d'Iliad Italia au printemps 2018 -, Telecom Italia pâtit du gel de ses projets en matière de réseau Internet fixe. En particulier, l'opérateur souhaitait participer à un projet de création d'un grand réseau de fibre à l'échelle nationale. Il devait naître de la fusion entre FiberCop, qui regroupe les réseaux de Telecom Italia et de FastWeb, et d'Open Fiber, qui doit passer ce mois-ci sous contrôle de la Caisse des dépôts (CDP), à hauteur de 60% du capital. Cette opération devait accoucher d'un vaste et unique réseau de fibre optique en Italie, auquel tous les opérateurs du pays auraient accès. L'objectif est d'éviter les doublons dans le déploiement de cette technologie, de réaliser des économies, sachant que la fibre est extrêmement coûteuse à installer.

L'ennui, c'est que ce projet est à l'arrêt. Des médias italiens ont récemment évoqué son abandon par l'État. Telecom Italia, de son côté, a assuré fin juillet qu'il poursuivait ses travaux afin de « définir des initiatives stratégiques communes visant à accélérer la numérisation du pays dans différents domaines, y compris le réseau ».

Ainsi, le géant du capital-investissement KKR envisage aujourd'hui d'investir dans le réseaux de téléphonie fixe de l'opérateur historique, a affirmé l'agence Reuters, en fin de semaine dernière, citant trois sources proches du dossier. Cette manœuvre viserait notamment, pour l'administrateur délégué de Telecom Italia, Luigi Gubitosi, à apaiser son premier actionnaire, Vivendi, qui possède près de 24% du capital. Dans le même temps, et toujours selon Reuters, le géant français des médias contrôlé par Vincent Bolloré songe à la possibilité d'installer Arnaud de Puyfontaine, son président du directoire, au poste de président du conseil d'administration de Telecom Italia, afin de dialoguer avec le gouvernement italien sur les moyens de redresser l'opérateur. L'heure est, en clair, aux grandes manœuvres.

(avec AFP et Reuters)

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