Télécoms : comment Orange répond au « défi inflationniste »

Affecté par la hausse des coûts et de l'énergie, l’opérateur historique se félicite de sa « résilience » au troisième trimestre. Le numéro un français des télécoms profite notamment de sa stratégie de « more for more », consistant à rehausser les tarifs de ses abonnements en proposant davantage de services.
Pierre Manière
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Orange souffre de l'inflation. Mais ses résultats tiennent bon. Ce mardi, l'opérateur historique a dévoilé des résultats plutôt honorables au regard du contexte économique particulièrement tendu. Sur la période, son chiffre d'affaires global a progressé de 1% sur un an, à 10,8 milliards d'euros. Si Orange a vu ses coûts augmenter ces derniers mois, il tire profit de sa stratégie de « more for more », souligne Ramon Fernandez, le directeur financier du groupe, louant la « résilience » du groupe.

En clair, le numéro un français des télécoms a choisi d'augmenter progressivement ses tarifs à la hausse sur le Vieux Continent tout en proposant davantage de services - comme une enveloppe de données mobiles plus importante, ou l'ajout d'offres de cybersécurité. Il s'agit d'une des principales réponse d'Orange au « défi inflationniste », insiste Ramon Fernandez. L'opérateur affirme aussi avoir sécurisé ses achats d'électricité jusqu'à la fin 2023. « Le prix moyen est raisonnable au regard du contexte, précise Ramon Fernandez. Cela nous donne surtout de la visibilité pour l'année prochaine. »

L'Espagne va mieux

Les résultats d'Orange sont aujourd'hui soutenus par sa division Europe (qui n'inclut pas la France), sachant que l'opérateur est notamment présent en Pologne, en Roumanie, en Belgique et en Espagne. Sur ces marchés, les ventes de l'opérateur ont progressé de 3,2%, à 2,7 milliards d'euros.

Fait notable : l'Espagne a retrouvé le chemin d'une petite croissance. « Cela n'était plus arrivé depuis le premier trimestre 2019 », a souligné Ramon Fernandez. Concrètement, l'antenne ibérique de l'opérateur a vu son chiffre d'affaires progresser de 0,2%. Christel Heydemann, la patronne d'Orange, s'en est félicitée. « Les actions de simplification, la stabilisation de la base clients ainsi que le lancement de services enrichis pour le haut de marché ont permis d'inverser la tendance négative des dernières années », précise-t-elle dans un communiqué.

Ces dernières années, Orange Espagne a beaucoup souffert d'une violente guerre des prix. Orange espère y mettre définitivement un terme en fusionnant ses activités espagnoles avec celles de son rival MassMovil. Le dossier est actuellement entre les mains des autorités concurrentielles à Bruxelles, dont l'aval est indispensable pour boucler le deal. Orange et MassMovil espèrent concrétiser leur union « au cours du second semestre 2023 au plus tard ».

L'Afrique poursuit sa croissance

La division Afrique et Moyen-Orient demeure une des locomotives du groupe. Au troisième trimestre, celle-ci a vu ses ventes progresser de 4,2%, à 1,7 milliard d'euros C'est moins qu'auparavant : au premier trimestre, elle était presque deux fois supérieure« Malgré ce ralentissement, la performance reste solide, alors que la situation sécuritaire pèse sur les résultats au Mali et au Burkina Faso », souligne Ramon Fernandez.

En France, toutefois, la croissance n'est pas au rendez-vous. Le chiffre d'affaires a baissé de 1%, à 4,4 milliards d'euros. Les ventes de l'opérateur ont progressé sur le front de l'Internet fixe et du mobile. Mais l'opérateur, comme ses concurrents, voit notamment la situation se normaliser sur le marché de la fibre. Celui-ci avait explosé au plus fort de la crise sanitaire, où les Français se sont rués vers cette technologie particulièrement adaptée, notamment, au télétravail.

Orange a fait un geste pour ses sous-traitants

Alors que les sous-traitants des opérateurs en charge de déployer la fibre souffrent de l'inflation, et militent pour qu'Orange et ses rivaux revoient leurs tarifs à la hausse, Fabienne Dulac, la patronne d'Orange France, affirme « continuer de discuter avec [ses] partenaires »« Mais il s'agit d'une problématique de filière, qui concerne l'ensemble des acteurs », ajoute-t-elle. Elle rappelle qu'Orange a déjà fait un geste pour ses sous-traitants en rehaussant, cet été, les tarifs de 2,2%. Fabienne Dulac souligne, en outre, qu'Orange paye ses prestataires « 30% plus cher que ses compétiteurs » SFR, Free et Bouygues Telecom.

Pierre Manière

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