Aujourd'hui, c'est bien l'Afrique qui soutient la croissance d'Orange. L'opérateur historique, qui a dévoilé ce mardi ses résultats du premier trimestre, a vu son chiffre d'affaires global progresser de 0,7%, à près de 10,6 milliards d'euros. Sur la période, son excédent brut d'exploitation ressort à 2,62 milliards d'euros, en croissance de 1%.
Le géant français des télécoms doit ses résultats à la bonne tenue de ses activités en Afrique et au Moyen-Orient, où il est présent dans 18 pays. Cette division a vu son chiffre d'affaires grimper en flèche, de 8,7%, à 1,67 milliard d'euros. Le groupe profite du développement des communications mobiles et Internet fixe, qui compense les difficultés d'Orange Money. Les revenus de son service de transfert d'argent par téléphone déclinent en raison d'une forte concurrence dans plusieurs pays.
A côté de ses activités en Afrique, les résultats d'Orange ne sont guère flamboyants. Et notamment en France, de loin le premier marché de l'opérateur. Dans l'Hexagone, les ventes décroissent de 0,7% à 4,38 milliards d'euros, même si Orange continue d'engranger des clients mobiles et Internet fixe. Le déclin des activités de gros pèse sur les comptes.
C'est notamment le cas des revenus du dégroupage. Pour fournir de l'ADSL à leurs clients, les SFR, Bouygues Telecom et Free louent le réseau cuivre d'Orange. Mais cette source de revenus se tarit à mesure que les clients se convertissent à la fibre. Cette technologie a le vent en poupe. Aujourd'hui, plus de la moitié des clients haut débit fixe d'Orange disposent de la fibre optique.
L'Espagne continue de plomber Orange
En Espagne, Orange continue de souffrir. Au premier trimestre, le chiffre d'affaires baisse de 4,6%. Dans ce marché, où la compétition est particulièrement féroce, l'opérateur se dit satisfait de sa stratégie visant à mieux résister aux offensives des acteurs low cost.
Surtout, Orange Espagne est en discussions exclusives afin de fusionner son rival MasMovil. Ce gros deal accoucherait d'un mastodonte dans ce pays, avec 7,1 millions de clients Internet fixe, et plus de 20 millions abonnés mobile. Cette consolidation pourrait permettre à Orange de mettre un terme à la guerre des prix, qui mine le marché depuis des années. Lors d'un point presse, Ramon Fernandez, le directeur financier d'Orange, a précisé que le groupe espérait boucler l'opération d'ici à la mi-2023.
Pour la première fois, Orange a publié les résultats de Totem, sa nouvelle société qui gère ses tours télécoms en France et en Espagne. Au premier trimestre, celle-ci a généré quelque 161 millions d'euros de chiffre d'affaires. Christel Heydemann, la nouvelle directrice du leader français des télécoms, a indiqué que Totem se tenait prêt à saisir toutes les « opportunités » et « partenariats », dans un contexte de consolidation du marché des tours télécoms à l'échelle européenne.
Heydemann peaufine son « plan stratégique »
La nouvelle cheffe de file d'Orange, qui donnait ici son premier grand point presse, ne s'est pas trop épanchée sur ses ambitions et sur ses projets. Elle a souligné qu'elle avait encore « besoin de temps pour évaluer les capacités » du groupe, et présenter, prochainement, son « plan stratégique ». Christel Heydemann a notamment indiqué qu'une consolidation du marché français des télécoms n'était pas, aujourd'hui, « indispensable ». Mais qu'Orange y participerait si une nouvelle tentative voyait le jour.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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