Le secteur des télécoms, qui a bien encaissé la crise du Covid-19, poursuit sa marche en avant. D'après les derniers chiffres de l'Arcep, le régulateur du secteur, leurs revenus globaux sont en nette augmentation. Au deuxième trimestre cette année, ils ont progressé de 3% par rapport à la même période en 2020, à 8,8 milliards d'euros. C'est beaucoup. C'est même un « record de croissance », relève le gendarme des télécoms dans un communiqué publié ce jeudi. Le secteur « n'avait pas connu une telle croissance depuis plus de dix ans », renchérit-il.
(Crédits: Arcep)
Dans le détail, les revenus des services mobiles ont grimpé en flèche, de 3,8%. Ceux-ci se sont élevés à près de 3,5 milliards d'euros, contre 3,35 milliards un an auparavant. Il s'agit d'un niveau « qui n'avait pas été enregistré depuis le début de l'année 2017 », souligne l'Arcep. Selon l'institution, les ventes de forfaits soutiennent ces bons résultats. En parallèle, les revenus liés aux smartphones ont beaucoup progressé, de pas moins de 20% en un an, à 713 millions d'euros. Ceux-ci retrouvent « un niveau comparable, en moyenne, à celui des années précédentes ».
4 millions d'abonnés fibre de plus en un an
Sur le marché de l'Internet fixe, la dynamique est également positive. Au deuxième trimestre, les revenus ont crû de 0,2%, à 4,1 milliards d'euros. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free profitent de l'engouement des Français pour la fibre. Laquelle devient, de plus en plus, la locomotive de leur chiffre d'affaires sur ce segment. Les revenus liés aux services à haut et à très haut débit, comprenant les abonnements ADSL et à la fibre, s'élèvent désormais à 3,1 milliards d'euros (+3% en un an). Ceux liés aux services à bas débit, notamment la téléphonie fixe classique, continuent de plonger. Ils s'élèvent, au deuxième trimestre, à 448 millions d'euros. En cinq ans, ils ont diminué de près de la moitié.
La fibre continue de séduire de plus en plus d'abonnés. Aujourd'hui, le marché compte 12,4 millions de fidèles. C'est-à-dire 4 millions de plus qu'il y a un an ! Signe que beaucoup d'abonnés ADSL, dont la connexion s'avère mauvaise ou insuffisante, n'hésitent pas à passer à la fibre dès qu'ils le peuvent. La tendance devrait aller crescendo, alors que les opérateurs continuent de déployer cette technologie à toute vitesse. Cédric O, le secrétaire d'Etat en charge du Numérique, s'en est notamment félicité ce jeudi. « Aujourd'hui, 60% des foyers sont raccordables à la fibre », a-t-il déclaré lors d'un congrès rassemblant la filière à Saint-Etienne. D'ici la fin 2022, le secteur estime que la barre des 80% devrait facilement être dépassée.
Les opérateurs télécoms ne peuvent que louer cette « embellie », dixit l'Arcep, des revenus. Mais il faut la contextualiser, au regard des énormes investissements consentis ces dernières années. En 2020, les opérateurs ont déboursé, hors achats de fréquences, la bagatelle de 11,5 milliards d'euros.
(Crédits: DR)
C'est près de 1 milliard d'euros de plus qu'en 2019. Et 1,3 milliard de plus qu'en 2018. Si l'on rajoute les achats de nouvelles fréquences 5G, les investissements s'élèvent, en 2020, à 14,3 milliards d'euros. Du jamais vu. C'est, par exemple, le double de ce que les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free dépensaient en 2014... Aujourd'hui, tous ces acteurs sont contraints de sortir le chéquier pour déployer la fibre, la 5G et couvrir les « zones blanches », où le mobile ne passe pas. Dégager des revenus supplémentaires constitue, ainsi, aux yeux des opérateurs, davantage un impératif qu'un luxe.
Sujets les + commentés