Télécoms : le gouvernement se mobilise pour sécuriser les appels d’urgence

Trois mois après une panne géante chez Orange, qui a empêché bon nombre de Français de contacter les services d’urgence, l’exécutif a mis en place une « task-force interministérielle ». Son travail : s’assurer que toutes les dispositions visant à améliorer la « résilience » des appels d’urgence soient rapidement prises.
Pierre Manière
Un bug logiciel chez Orange avait provoqué, le 2 juin dernier, une panne des numéros d'urgence.
Un bug logiciel chez Orange avait provoqué, le 2 juin dernier, une panne des numéros d'urgence. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Le gouvernement tient à montrer qu'il prend le problème très au sérieux. Alors que le 2 juin dernier, un bug logiciel a provoqué une panne géant chez Orange, empêchant de nombreux Français de joindre les services d'urgence, l'exécutif met tout en œuvre pour que cela ne se reproduise plus. Ou, plutôt, « améliorer » la « résilience de l'acheminement des appels d'urgence ». Dans un communiqué publié lundi soir, le Secrétariat d'État en charge du Numérique, sous la houlette de Cédric O, précise qu'une « task-force interministérielle » a été mise en place. Elle devra « superviser la bonne application rapide de l'ensemble des mesures issues du contrôle commandé par le gouvernement à la suite de l'incident ».

L'exécutif avait, en effet, demandé à l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), qui dépend de Matignon, de mener l'enquête. L'institution a rendu ses conclusions, très critiques à l'égard d'Orange, en juin dernier. En résumé, la réactivité de l'opérateur historique s'est avéré, selon l'Anssi, « insuffisante », et son dispositif de crise n'a pas été à la hauteur. « En particulier, Orange a mis près d'une heure à prendre conscience que la panne touchait en particulier les services d'urgence, deux heures pour en informer les autorités, et près de trois heures pour mettre en place un dispositif adapté », souligne le rapport de l'Anssi, constatant « plusieurs dysfonctionnements internes ».

Un « exercice de crise » d'ici la fin de l'année

L'institution avait, alors, émis différentes recommandations. Elle préconisait notamment la mise en œuvre, chez les opérateurs, d'un « système de remontée d'alerte », ainsi que la mise en place d'une « supervision technique » spécifique aux appels d'urgence. En parallèle, l'Anssi jugeait aussi nécessaire d'« établir une cartographie des réseaux de communication » afin d'identifier « les points critiques nécessitant des mesures de gestion, surveillance ou de suivi spécifique ».

Le gouvernement souhaite que ces mesures soient prises « dans un délai de trois à six mois ». « L'ensemble des recommandations du rapport seront mises en œuvre », insistent les services de Cédric O. En outre, « une adaptation du cadre législatif en vigueur sera notamment discutée dans le cadre de la proposition de loi du député Fabien Matras, visant à consolider notre modèle de sécurité civile », ajoutent-ils. Un « exercice de crise » sera par ailleurs organisé « avant la fin de l'année 2021 » pour vérifier l'efficacité de ces nouvelles mesures.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 08/09/2021 à 18:07
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Le niveau de bon fonctionnement des services d'appel aux numéros d'urgence, c'est 99,999999 % ! Dans un cadre de relations habituelles entre une Entité demandeuse de services à un fournisseur spécialisé, on a en principe : Un maitre d'Ouvrage , un...

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