Télécoms pour les entreprises : Orange de plus en plus sous pression

De très loin le numéro un des télécoms professionnelles, l’opérateur historique est confronté aux offensives de Bouygues Telecom et d’Iliad (Free) sur ce gros marché.
Pierre Manière
Stéphane Richard, le PDG d'Orange.
Stéphane Richard, le PDG d'Orange. (Crédits : Reuters)

Ce jeudi, lors de la présentation de ses résultats annuels, le groupe Bouygues a annoncé que sa filiale, Bouygues Telecom, avait signé un accord pour racheter Nerim, un opérateur spécialisé dans les télécoms pour les entreprises. C'est la deuxième opération de l'opérateur de Martin Bouygues sur ce marché. Récemment, Bouygues Telecom a mis la main Keyyo Communications, un autre opérateur dédié aux TPE et PME. Olivier Roussat, directeur général délégué de Bouygues et PDG de l'opérateur, n'a pas fait mystère de ses ambitions dans les télécoms professionnelles. Son premier objectif ? Grandir dans l'Internet fixe.

« Nous sommes extrêmement petits dans ce domaine puisque nous sommes à 3% de part de marché », a-t-il affirmé.

Pour Orange, l'offensive de Bouygues Telecom n'est pas une bonne nouvelle. Forcément, l'opérateur de Martin Bouygues va tenter de lui tailler des croupières sur un marché qu'il domine très largement, et qui pèse pas moins de 10 milliards d'euros. L'opérateur historique n'est, en outre, pas uniquement confronté à cette menace. Mi-janvier, son rival Iliad (Free) a aussi décidé de se lancer sur ce créneau en avalant Jaguar Networks, un spécialiste des télécoms pour les entreprises et fournisseur de services « cloud ». En parallèle, Orange doit composer avec une régulation beaucoup moins favorable. L'Arcep, le gendarme des télécoms, fait depuis quelques années son possible pour ouvrir davantage le secteur à la concurrence, avec l'objectif d'en finir avec la très forte domination d'Orange - et dans une bien moindre mesure de SFR.

Lors de la présentation des résultats annuels de l'opérateur historique, ce jeudi, Stéphane Richard, son PDG, a affirmé qu'il n'était pas inquiet de voir ses rivaux investir dans les télécoms professionnelles. « Welcome !, a-t-il lâché. Vous savez, on n'a jamais été contre la concurrence. » Cela dit, c'est plutôt certaines manœuvres de l'Arcep et de son président, Sébastien Soriano, qui l'agacent au plus haut point.

« La seule qui me choque vraiment, pour être très franc et très clair, c'est la manière dont, parfois, le régulateur parle de ces sujets. Je comprends tout à fait que la politique de l'Arcep soit d'essayer de mettre en place les conditions d'une plus grande concurrence sur le marché des entreprises. Ça me parait parfaitement légitime comme objectif. [...] (Mais quand le régulateur cherche à) inciter publiquement les clients à quitter Orange pour aller chez un autre opérateur, je trouve que ça va un petit peu loin. »

« Ça bouge ! »

Très remonté, Stéphane Richard fait vraisemblablement référence à une sortie de Sébastien Soriano sur BFM. Le 5 février dernier, le président de l'Arcep s'est félicité de voir de nouveaux acteurs rentrer dans les télécoms professionnelles. « Ca bouge ! », s'est-il réjoui. Avant d'inviter « tous les patrons d'entreprises qui nous écoutent à vraiment regarder toutes les offres qui existent, y compris les alternatives à Orange sur la fibre ».

« Il y en a de nombreuses qui apparaissent, a-t-il renchéri. Et il y a une vraie dynamique avec des offres qui sont beaucoup moins onéreuses, avec de la qualité. Vous avez vraiment du choix. Hier, vous étiez un peu pieds et poings liés avec deux ou trois offres, tout le temps les mêmes... »

Des propos qui ont quelque peu irrités - c'est peu dire - Stéphane Richard... De son côté, Helmut Reisinger, le patron d'Orange Business Services, la banche d'Orange dédiée aux entreprises, a réaffirmé ce jeudi sa confiance dans la stratégie de l'opérateur historique. « Nous sommes un acteur premium », a-t-il indiqué. À l'en croire, Orange se démarque de la concurrence en proposant aux entreprises tout un éventail de services numériques, allant de gestion des objets connectés, à la cybersécurité, en passant par l'hébergement et le traitement des données.

Pierre Manière

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Commentaires 3
à écrit le 22/02/2019 à 1:07
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Mr Richard manifeste Constamment, Grande nervosité, mépris et haut degré d'arrogance, Dès lors qu'il est question de concurrence.

à écrit le 22/02/2019 à 1:05
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"Vous savez, on n'a jamais été contre la concurrence"" Quand on connait l'histoire de l'adsl et l'ouverture du cuivre, je vois qu'orange n'a jamais changé de philosophie..

à écrit le 21/02/2019 à 22:06
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Il n’y a vraiment que le tarif qui est premium chez Orange pas la qualité. Clients salariés et contribuables prient pour que la saine concurrence qui arrive rende la caste dirigeante Orange moins arrogante et méprisante

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