Télécoms professionnelles : Bouygues Telecom n’exclut pas de nouvelles emplettes

Après avoir racheté coup sur coup Keyyo et Nerim, l’opérateur de Martin Bouygues pourrait prochainement fondre sur de nouvelles proies dans les télécoms professionnelles. Cela pourrait lui permettre d’étoffer plus vite son portefeuille de clients dans un marché qui s’ouvre peu à peu à la concurrence.
Pierre Manière
François Treuil, le patron de l'activité « Entreprises » de Bouygues Telecom.
François Treuil, le patron de l'activité « Entreprises » de Bouygues Telecom. (Crédits : DR)

Bouygues Telecom va-t-il ressortir le chéquier sur le marché des télécoms professionnelles ? C'est possible, mais pas tout de suite. C'est ce qu'a indiqué ce mardi François Treuil, le patron de l'activité « Entreprises » de l'opérateur de Martin Bouygues, lors d'une conférence de presse à Paris. Après avoir racheté ces derniers mois Keyyo et Nerim, deux opérateurs spécialisés dans les télécoms professionnelles, le dirigeant a affirmé qu'il n'écartait pas la possibilité de nouvelles emplettes. Même s'il n'y a, selon lui, aucune opération en cours. « Pour l'heure nous nous concentrons sur l'intégration » de Keyyo et de Nerim, a-t-il expliqué. Sachant que ces deux sociétés ont porté les effectifs de sa division à 1.400 collaborateurs, contre 1.100 auparavant.

Lors de sa conférence de presse, François Treuil a rappelé les raisons qui ont poussé le groupe à racheter ces sociétés. En premier lieu, ces acquisitions lui ont permis d'étoffer son portefeuille de fidèles sur un segment stratégique : celui des PME dans l'Internet fixe. Sur ce créneau, « nous avons gagné 25.000 clients supplémentaires », a-t-il précisé. En outre, ces sociétés ont apporté à Bouygues Telecom certains savoir-faire jugés essentiels pour son développement. Ainsi, Keyyo dispose de « processus très digitaux », a détaillé le dirigeant. Or, pour ferrer davantage de PME, Bouygues Telecom mise largement sur le digital. Cela lui permet d'abaisser ses coûts sur un segment où il coûterait beaucoup trop cher, à ses yeux, d'embaucher des bataillons de commerciaux. Aujourd'hui, Bouygues Telecom affirme facturer environ 10% des PME dans l'Hexagone. Il espère passer, dès que possible, la barre des 15%.

Le début des grandes manœuvres

Depuis quelques mois, le marché des télécoms pour les entreprises est en ébullition. Free, qui a longtemps boudé ce marché de 7 milliards d'euros - encore ultra-dominé par Orange et dans une moindre mesure par SFR - s'est lancé dans le grand bain en rachetant l'opérateur marseillais Jaguar Network. Et Celeste, un autre opérateur « B2B » qui a la particularité de posséder un réseau de fibres en propre, s'est fait racheter par le fonds d'infrastructures Infravia. Ce dernier devrait mener, dans les prochains mois, des acquisitions pour doper au plus vite son nombre d'abonnés.

Ce contexte pourrait-il profiter à Bouygues Telecom dans la perspective de nouvelles acquisitions ? Possible, juge François Treuil. Selon lui, les nombreux petits opérateurs français qui ne disposent pas de réseau peuvent craindre que l'arrivée de Bouygues Telecom et de Free dans les télécoms professionnelles « ne mette le feu au marché », et « tende la compétition sur les prix d'accès à la fibre ». « Dans ce cas, ces sociétés-là peuvent s'inquiéter, juge le dirigeant. Elles peuvent se dire que c'est le bon moment pour vendre avant qu'il ne soit trop tard. » Sur ce marché professionnel, qui est longtemps resté dans l'ombre des télécoms grand public, les grandes manœuvres n'en sont vraisemblablement qu'à leurs débuts.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 10/04/2019 à 21:58
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Vu le retard technologique de Bouygues sur la esim effectivement, mieux vaut pour lui de retourner à l’entreprise que de rester sur un marché où il ne parvient pas à suivre le besoin des clients. Et pourtant avec sa box booster au Bluetooth pour lire...

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