ZTE : le bras de fer se poursuit entre Washington et Pékin

Si, selon la presse outre-Atlantique, un accord est en passe d'être trouvé entre la Chine et les États-Unis concernant la levée de l'interdiction d'exportation de composants électroniques américains à l'équipementier télécoms chinois, Donald Trump a indiqué, mardi, que rien n'était encore fait, dans cet affaire de violation d'embargo à l'encontre de l'Iran et de la Corée du Nord.
Pierre Manière
Trump envisage de demander une très forte amende à l'encontre de ZTE ainsi des changements dans l'état-major. Des mesures sans aucun intérêt selon Marco Rubio, sénateur républicain de Floride, qui estime que procéder à des changements au sein de leur comité de direction et leur infliger des amendes ne les empêcheront pas de nous espionner et de nous voler.
Trump envisage de demander "une très forte amende" à l'encontre de ZTE ainsi des changements dans l'état-major. Des mesures sans aucun intérêt selon Marco Rubio, sénateur républicain de Floride, qui estime que "procéder à des changements au sein de leur comité de direction et leur infliger des amendes ne les empêcheront pas de nous espionner et de nous voler". (Crédits : China Stringer Network)

Les négociations n'ont toujours pas abouti. Pékin et Washington n'ont pas encore trouvé un terrain d'entente concernant le sort de l'équipementier chinois ZTE. Ce mastodonte, qui compte 74.000 collaborateurs, a suspendu l'essentiel de ses activités après l'interdiction des États-Unis de lui fournir les composants électroniques américains dont il est dépendant. L'affaire est devenu emblématique de la bataille commerciale entre Washington et Pékin.

Mais même si les deux pays ont récemment annoncé une trêve dans ce bras de fer, le litige concernant ZTE, lui, n'est toujours pas résolu. Et chaque jour qui passe pèse de plus en plus lourdement dans les comptes du numéro quatre chinois des télécoms. Selon l'agence Bloomberg, ZTE aurait déjà perdu l'équivalent de 3 milliards de dollars après la sanction américaine. Un montant colossal, sachant que le groupe affiche un chiffre d'affaires annuel de 17 milliards de dollars...

La possibilité d'une très forte amende

Donald Trump avait assuré, il y a plus d'une semaine, qu'il s'efforçait, avec son homologue chinois Xi Jinping, de trouver "un moyen" pour permettre "vite" à ZTE "de reprendre ses activités". Ce mardi, il a soufflé le chaud et le froid. D'un côté, il a évoqué la possibilité de remplacer la sanction actuelle par une grosse amende, qui ne menacerait plus la survie de la société. D'une autre côté, il a souligné que, pour le moment, "il n'y a pas d'accord".

Ainsi, Donald Trump a expliqué envisager non seulement "une très forte amende" à l'encontre de ZTE, laquelle pourrait s'élever "à 1,3 milliard de dollars" mais également d'intervenir dans le management de l'entreprise :

"J'envisage peut-être un nouveau management, un nouveau comité de directeurs, des règles de sécurité très strictes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Sachant, pour rappel, que Washington a sanctionné ZTE pour avoir violé les embargos américains à l'encontre de l'Iran et de la Corée du Nord. Ce même jour, le Wall Street Journal avait indiqué que les États-Unis et la Chine étaient en passe de s'entendre sur ce dossier. Le quotidien économique, citant des sources proches des deux parties, évoquait, lui aussi, la possibilité d'une forte amende, couplée à des changements au sein de l'état-major de ZTE.

La classe politique se saisit du conflit

Quoi qu'il en soit, l'arrêt des principales activités de ZTE n'est pas, non plus, sans conséquence pour les États-Unis, puisque les entreprises qui lui vendaient des micro-processeurs sont aussi pénalisées. Reste que les sanctions à l'encontre de ZTE suscitent de plus en plus de remous dans la classe politique américaine. Certains appellent directement Donald Trump à enterrer l'accord concernant ZTE. A l'instar de Marco Rubio, sénateur républicain de Floride. A ses yeux, "procéder à des changements au sein de leur comité de direction et leur infliger des amendes ne les empêcheront pas de nous espionner et de nous voler", a-t-il lancé.

En parallèle, York Chuck Schumer, sénateur démocrate de l'État de New York a jugé que l'accord en préparation ne protégeait pas suffisamment les États-Unis. "La Chine nous vole notre prospérité et nous devons nous montrer forts et intraitables, a-t-il estimé. [...] Nous exhortons le président à rester ferme, à ne pas laisser ZTE se soustraire aux sanctions sévères que nous lui avons imposées."

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 23/05/2018 à 14:58
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Toutes ces interventions impérialistes de Trump sur la Russie, la Chine communiste comme sur l'Iran, le Venezuela, et Cuba vont pousser tous ces pays à s'allier davantage contre l'impérialisme yankee et donc à être plus autonome sur toute les filière...

à écrit le 23/05/2018 à 13:09
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Tout cela confirme ce que j'ai dit, les négociations avec la Chine n'ont pas fonctionné, les négociations avec la Corée du Nord non plus. La presse qui nous a expliqué que Trump était un fin tacticien s'est contentée de reprendre les tweets de Dona...

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