Petit à petit, les Français se résignent face à la retraite. Plutôt que de voir le montant de leur pension rognée d?année en année, ils acceptent lentement mais sûrement le principe de travailler plus longtemps. Selon le deuxième baromètre effectué par LH2 pour le compte de la Cnav (caisse nationale d?assurance vieillesse), les sondés trouvent « acceptable » l?idée de quitter la vie active à l?âge de 62 ans. Mais à la condition sine qua non de bénéficier d?une bonne pension une fois à la retraite. Ils pensent même que le gouvernement les contraindra à poursuivre leur activité jusqu?à 64 ans, contre 63 ans en 2008.

Pour autant, les personnes interrogées n?ont qu?une confiance limitée dans le régime actuel. Ainsi, 64 % d?entre elles ne pensent pas avoir la garantie de percevoir une retraite satisfaisante à l?avenir. Ils n?étaient que 61 % à le penser en 2008. Et seulement 43% jugent le système actuel fiable, soit 4 points de moins qu?en 2008. Malgré cette méfiance, 91% préfèrent conserver le régime actuel, quitte à le réformer, plutôt que l?abandonner au profit d?un système d?épargne individuel, comme c?est le cas dans d?autres pays. (cliquer ici pour accéder à l'ensemble de l'étude)

Cumul emploi-retraite

En attendant la grande réforme de 2010, le gouvernement a déjà mis en place des incitations à travailler plus longtemps. Depuis un an, déjà, les salariés du privé qui ont cotisé suffisamment de trimestres peuvent librement bénéficier du « cumul emploi-retraite ». Le principe est simple : liquider ses droits afin de toucher sa pension, puis se remettre à travailler. Auparavant, il fallait attendre six mois avant de reprendre une activité auprès du même employeur, et ne pas dépasser un certain montant de revenus. Ces conditions ont été supprimées.

Plus récemment, en septembre dernier, la libéralisation de ce dispositif a été étendue aux artisans et commerçants, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2009. D?après les simulations des spécialistes, le cumul emploi-retraite est souvent préférable pour les cadres au mécanisme de la «surcote», un bonus mis en place en 2003 pour ceux qui acceptent de travailler plus longtemps que nécessaire.

Fonctionnaires

Toujours dans le même esprit, le gouvernement a fait paraître le 31 décembre au Journal Officiel un décret autorisant les fonctionnaires à travailler jusqu?à 65 ans. Les agents qui désirent prolonger leur activité devront le « réclamer au moins six mois avant la survenance de leur limite d?âge ». Bref, tout est fait pour inciter les Français à continuer de travailler. En attendant, peut-être, des les y contraindre ...