Cap sur la réforme fiscale : après avoir formé un nouveau gouvernement qu'il qualifie de combat, le Premier ministre du Japon, Naoto Kan, tente désormais d'imposer une refonte des taxes japonaises à une Diète paralysée par l'opposition. Avec une dette qui avoisine les 200% du PIB, le pays affiche une situation financière désastreuse. Les dépenses de santé et le service de la dette représentent déjà à elles seules 60% des dépenses publiques.
Pour l'instant le Japon a réussi à trouver preneur pour son papier, à taux très bas, uniquement à des prêteurs locaux. Mais les autorités financières savent que le temps joue contre elles : le Japon devra d'ici cinq ans selon les calculs de la plupart des économistes se tourner vers les marchés étrangers pour se financer. Ce qui signifierait acquitter un taux d'intérêt en concurrence avec celui que servent les grandes monnaies comme l'euro ou le dollar. Ce qui précipiterait le pays, habitué à la douce médecine des taux zéros, dans la ruine. Or, les impôts sont relativement faibles au Japon : selon Crédit Suisse, les prélèvements fiscaux représentent 38,9% du revenu national chaque année, contre 62,4% en France.
Pour renflouer les caisses, le gouvernement songe à effectuer une hausse de la TVA. Aujourd'hui à 5%, celle-ci pourrait doubler, voire quadrupler. Elle a l'immense avantage de poser peu de problèmes de collecte dans un pays où l'impôt est notoirement mal perçu. "Au moins, la TVA, même les gangsters doivent la payer », s'amuse un haut fonctionnaire de la Banque du Japon. Problème : tous les gouvernements qui se sont essayés à toucher à cet impôt ont perdu les élections suivantes.
L'autre volet de la réforme fiscale sera sans doute une timide baisse de l'impôt sur les sociétés, ajourd'hui à 40%. Le patronat fait valoir depuis des années qu'il ne peut se battre contre des entreprises chinoises et sud-coréennes moins taxées Le taux de cet impôt en Corée du sud est en effet de 24% seulement.