Les destructions causées par le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima avaient fait craindre que le Japon ne voie son économie sombrer durablement, avec toutes les conséquences inévitables sur le reste du monde. En 2010, l'archipel représentait 8,7 % de la valeur du PIB mondial et, jusqu'à récemment, était la deuxième économie de la planète avant d'être supplantée par la Chine. C'est d'ailleurs les perturbations des livraisons de pièces pour les industries automobile et électronique aux unités d'assemblages du géant émergent asiatique, ou encore aux États-Unis, qui avaient été l'indice d'un risque important pour la continuité de l'ensemble de la production internationale.

Il n'en est rien. Depuis mai, le pays a enregistré un rebond dans la production manufacturière (+ 5,7 %) et les exportations sont reparties à la hausse. Si le pays doit finir l'année en récession selon le Fonds monétaire international (FMI), à ? 0,7 %, en revanche, il renouerait avec la croissance l'année prochaine avec une prévision de 2,9 %. « La remise en route de l'appareil industriel japonais est en bonne voie. C'est un frein qui se desserre heureusement », souligne Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities. Pour autant, il convient de rappeler que, depuis vingt ans, l'archipel connaît une situation de marasme continu - son PIB nominal est au même niveau qu'en 1991 ! - et est plombé par une dette colossale (195 % du PIB) à laquelle le gouvernement doit s'attaquer.

Quant aux conséquences pour l'activité mondiale, « ce pays n'a aucunement contribué à la croissance mondiale en vingt ans, et au-delà des effets de rattrapage, il n'y a pas de raison que cela change », répond Bruno Cavalier.