LE CAIRE (Reuters) - Des manifestantes se sont réunies jeudi dans le centre du Caire pour exiger une enquête sur les circonstances de la mort de la militante Chaimaa Sabbagh et d'autres activistes lors de rassemblements organisés ce week-end pour le quatrième anniversaire du soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak.

Les photos de la mort de Chaimaa Sabbagh, morte samedi après avoir été touchée par un tir de grenaille près de la place Tahrir, ont fait le tour du monde. Elle appartenait à l'Alliance socialiste populaire. Vingt-cinq autre Egyptiens, des hommes et des femmes, ont été tués dimanche lors de manifestations commémorant la chute d'Hosni Moubarak.

Dénonçant "les criminels du ministère de l'Intérieur", une centaine de manifestantes se sont regroupées en début d'après-midi sur les lieux mêmes où Chaimaa Sabbagh a perdu la vie. La photographie du ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, barrée de la mention "Assassin" figurait sur de nombreuses pancartes.

D'après l'Alliance socialiste populaire, Chaimaa Sabbagh a été tuée par les forces de sécurité. Le Premier ministre, Ibrahim Mehleb, a promis une enquête impartiale afin de retrouver les coupables.

Dans un discours télévisé samedi soir, le président Abdel Fattah al Sissi a salué le désir de changement qui a conduit les Egyptiens à descendre en masse dans les rues il y a quatre ans mais a souligné qu'il faudrait du temps pour atteindre "tous les objectifs de la révolution". Il n'a pas fait mention de la mort de la manifestante.

Si les mesures de sécurité prises en Egypte ont pratiquement porté un coup d'arrêt ces derniers mois aux manifestations de l'opposition, plusieurs rassemblements ont eu lieu ces derniers jours au Caire ainsi qu'à Alexandrie.

(Shadi Bushra, Henri-Pierre André pour le service français)