Morin élu à la tête des régions, veut rencontrer Philippe

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - L'ancien ministre centriste Hervé Morin a été élu mercredi à la présidence de l'association Régions de France et réclamé aussitôt une entrevue avec le Premier ministre Edouard Philippe pour mettre en place un "cadre de confiance" dans les relations tendues entre les régions et l'Etat.

Le président de la région Normandie succède à Philippe Richert (LR, Grand Est), qui a démissionné fin septembre de toutes ses fonctions électives.

Aux termes d'un accord conclu avant l'élection, Hervé Morin cédera dans deux ans la présidence de Régions de France à Renaud Muselier, le président LR de Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce dernier précisant que la passation de pouvoir interviendra au moment des élections européennes de 2019.

Les relations entre les régions et l'Etat sont au plus mal depuis l'annonce, en septembre par l'Etat, de la suppression d'un fonds de 450 millions d'euros destiné à compenser la prise en charge par les régions d'actions économiques menées jusqu'à l'an dernier par les départements.

Hervé Morin a indiqué devant la presse que l'association allait demander au Premier ministre "une rencontre pour retrouver le chemin de la confiance et de la cohérence", ce qui passe selon lui par la mise en place d'un "référentiel budgétaire" entre l'Etat et les régions sur la durée du quinquennat.

"C'est à cette condition que nous reviendrons dans la Conférence nationale des territoires" lancée cet été par Emmanuel Macron et dont les régions ont claqué la porte fin septembre, a-t-il encore dit.

Il s'agit aussi de "faire comprendre au gouvernement que le redressement du pays passe aussi par les territoires, que tout ne se réglera pas dans les ministères, ni à l'Elysée, ni à Matignon".

Prié de dire si les régions étaient prêtes à tirer un trait sur le fonds supprimé, Hervé Morin a répondu : "Nous ne faisons une croix sur rien, on veut simplement ouvrir un dialogue".

Le président de la région Normandie a encore défendu le rôle de premier plan des régions dans l'apprentissage et la formation, estimant notamment que vouloir confier l'apprentissage aux branches professionnelles, comme le gouvernement projette de le faire, était "une mauvaise idée".

(Yann Le Guernigou,, édité par Yves Clarisse)