Déploiement de l'éolien : la Cour des Comptes épingle les obstacles responsables des retards français

L'institution pointe des « objectifs ambitieux », mais « non atteints » en matière de développement de la production d'électricité d'origine éolienne, politique publique dont elle a analysé les « conditions de mise en œuvre » et les « résultats » depuis 2017.
Dans son rapport, la Cour des Comptes (CDC) s'intéresse à « certaines réponses » apportées par la loi d'accélération des énergies renouvelables (AER) promulguée en mars dernier, qui « cherche à remédier » à ces obstacles et qui « fait de la simplification des procédures une priorité ».
Dans son rapport, la Cour des Comptes (CDC) s'intéresse à « certaines réponses » apportées par la loi d'accélération des énergies renouvelables (AER) promulguée en mars dernier, qui « cherche à remédier » à ces obstacles et qui « fait de la simplification des procédures une priorité ». (Crédits : Reuters)

La Cour des Comptes confirme un constat déjà fixé par les experts du secteur. La France est en retard sur ses « objectifs ambitieux » pour l'éolien et leur atteinte parait même compromise en l'état actuel du développement des parcs en mer, estime un rapport publié lundi par les Sages de la rue Cambon.

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L'institution note ainsi des « objectifs ambitieux », mais « non atteints » en matière de développement de la production d'électricité d'origine éolienne, politique publique dont elle a analysé les « conditions de mise en œuvre » et les « résultats » depuis 2017.

Dans son rapport, la Cour des Comptes (CDC) s'intéresse à « certaines réponses » apportées par la loi d'accélération des énergies renouvelables (AER) promulguée en mars dernier, qui « cherche à remédier » à ces obstacles et qui « fait de la simplification des procédures une priorité ».

Nombreux obstacles

L'institution pointe un retard qui « a pour cause principale les obstacles qui entravent le développement de l'éolien », notamment du doigt les « obstacles réglementaires » qui « limitent le foncier disponible » à seulement « 20% du territoire » et les délais moyens pour obtenir une autorisation de construction pour les parcs, de sept ans sur terre et de dix ans en mer, « soit parfois près du double des pays voisins ».

Si la loi AER établit des « zones d'accélération », la Cour explique également que « leur délai d'élaboration n'en garantit pas la cohérence avec les objectifs de la PPE » (Programmation pluriannuelle de l'énergie). Fin 2022, les capacités éoliennes développées en France représentaient 20,9 GW, soit seulement 80% de l'objectif fixé dans la dernière PPE.

Sur l'éolien maritime, la CDC recommande à l'État de « structurer la maîtrise d'ouvrage et le pilotage du déploiement des parcs éoliens en mer », face à une procédure jusqu'ici « peu agile », faisant « intervenir les administrations centrales de façon séquentielle », et qui « ne saurait répondre au défi du développement de 50 parcs d'ici 2050 ».

Difficultés industrielles

Au-delà des objectifs de l'Etat, l'éolien français connait aussi de grandes difficultés sur le plan industriel, tout comme les grandes entreprises européennes du secteur. Et pour cause, dans plusieurs pays d'Asie, notamment le leader chinois, les outils industriels sont déjà développés et les coûts de la main d'œuvre s'avèrent bien moins élevés.

« On fait face à un différentiel terrible de la valeur du travail, qui montre que le dogme de la concurrence libre et non faussée n'est pas du tout fonctionnel », glissait début octobre à La Tribune Mattias Vandenbulcke, directeur de la stratégie chez France Renouvelables. Cette concurrence chinoise serait même « absolument déloyale », faisait valoir au début du mois la présidente de l'organisation, Anne-Catherine de Tourtier. Car, ajoute-t-on chez France Renouvelables, cette industrie serait « massivement subventionnée » par le gouvernement chinois, lui offrant l'opportunité de « pratiquer des propositions de prix très agressives ».

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Pour défendre l'industrie européenne, France Renouvelables compte en tout cas beaucoup sur le « paquet éolien », qui sera présenté par la Commission européenne le 24 octobre prochain. Et appelle, à cette occasion, à une protection « réaliste et assumée contre la concurrence », à l'image de l'Inflation Reduction Act américain (IRA).

(avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 17/10/2023 à 9:29
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A quoi sert le grand parc éolien offshore en face de Fécamp ? Il y a 6 réacteurs nucléaires à 30 km de là : Paluel et Penly. A faire du fric, encore du fric, toujours plus de fric ? Elle a bon dos, la planète....

le 18/10/2023 à 22:06
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Les 6 réacteurs nucléaires proches ont une date de péremption qui se rapproche et leur fiabilité n'est pas à la hauteur des attentes. Par ailleurs, ce n'est pas une énergie renouvelable et elle n'assure pas la souveraineté énergétique du pays : l'ura...

à écrit le 17/10/2023 à 8:42
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L'éolien terrestre s'avère une catastrophe écologique, industrielle et économique. La cours des compte devrait plutôt dénoncer ces différents points plutôt que de pointer les raisons qui limitent le développement de cette merveilleuse bêtise idéologi...

le 18/10/2023 à 22:17
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Je vois que vous êtes restés coincé sur les vieilles chimères... Le nucléaire fleuron de l'industrie française ? Les réacteurs nucléaires qui ont plutôt bien fonctionné sont les premiers construits sous licence américaine Westinghouse. Ensuite, il y...

à écrit le 17/10/2023 à 8:41
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Derrière chaque éolienne on va trouver une centrale de puissance: Gaz comme en Bretagne, charbon voire Nuc.. On marche sur la tête..

à écrit le 17/10/2023 à 7:56
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Cherche-t -on à minimiser la situation. 7 ans de délais moyen pour l’éolien terrestres, et je crois 10 ans ( cela pourraient être plus pour l’ éolien en mer. Qu’est qu’on fait pour atteindre des délais raisonnables??

à écrit le 17/10/2023 à 7:06
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Un petit oubli ou plutôt une disparition : la démocratie... Les populations sont consultées mais sans pouvoir de contraintes (cause toujours tu m'intéresses), les maires, les députés, les parc naturels, les communautés de communes, aucun n'a pouvoir...

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