Regain de tension au Moyen-Orient : S&P abaisse la note de la dette d'Israël

La note de la dette du pays vient d'être abaissée d'un cran par l'agence S&P Global, alors que les tensions montent encore d'un cran au Moyen-Orient après des explosions sur le territoire iranien cette nuit. C'est la deuxième fois depuis le début de l'année qu'Israël est confronté à une baisse de sa note.
L'agence de notation S&P Global a baissé d'un cran la note de la dette du pays vendredi, de AA- à A+ (photo d'illustration).
L'agence de notation S&P Global a baissé d'un cran la note de la dette du pays vendredi, de AA- à A+ (photo d'illustration). (Crédits : Ronen Zvulun)

Le contexte géopolitique n'arrange pas les affaires d'Israël. L'agence de notation S&P Global a baissé d'un cran la note de la dette du pays vendredi, de AA- à A+. Cette note, qui mesure le risque de non remboursement des dettes d'un pays, indique tout de même une forte capacité à rembourser, face à des « risques géopolitiques accrus ».

« La récente intensification de la confrontation avec l'Iran accroît les risques géopolitiques déjà élevés pour Israël », précise l'agence en assortissant sa notation d'une perspective négative.

D'autant que cette nuit, plusieurs explosions ont été rapportées dans le centre de l'Iran. De hauts responsables américains ont fait état d'une attaque israélienne, en représailles aux tirs de drones et de missiles sans précédent contre le territoire israélien le week-end dernier. Même si pour l'instant, l'agence de presse iranienne Tasnim a indiqué ce vendredi, en citant des « sources bien informées », qu'il n'y avait « aucune information faisant état d'une attaque de l'étranger ». A noter tout de même que le communiqué de S&P a été publié dans la nuit de jeudi à vendredi, avant ces événements.

La perspective négative de S&P « reflète le risque que la guerre entre Israël et le Hamas ainsi que la confrontation avec le Hezbollah puisse s'aggraver et affecter l'économie d'Israël », ajoute l'agence, qui pourrait revoir à la baisse cette notation dans les prochains mois. En effet, outre l'Iran, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

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Déficits persistants

Pourtant, début avril, l'agence de notation Fitch s'était distinguée de ses consœurs en retirant Israël des dettes sous surveillance, maintenant sa notation à A+, avec une perspective négative.

« Nous pensons qu'un conflit régional plus large sera évité mais la guerre entre Israël et le Hamas et la confrontation avec le Hezbollah semblent devoir se poursuivre tout au long de 2024 », ajoute S&P ce vendredi, contrairement à ses précédentes prévisions qui ne voyaient pas le conflit durer plus de six mois.

L'agence prévoit un creusement du déficit public du pays qui va représenter 8% du PIB israélien cette année, en raison de l'augmentation des dépenses de défense. Des déficits plus élevés vont persister à moyen terme et la dette des administrations publiques va culminer à 66% du PIB en 2026, indique encore S&P.

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Deuxième dégradation

C'est la deuxième fois qu'Israël connaît une dégradation de la note de sa dette à long terme. En février dernier, Moody's l'avait également abaissée à A2 assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait l'abaisser de nouveau dans les mois à venir.

« Le principal facteur » de cette baisse, avait précisé Moody's dans son communiqué, est l'évaluation « selon laquelle le conflit militaire en cours avec le Hamas, son contrecoup et ses conséquences plus larges augmentent sensiblement le risque politique pour Israël et affaiblissent ses institutions exécutives et législatives ainsi que sa solidité budgétaire ».

L'agence a fait également état de « l'affaiblissement de l'environnement sécuritaire », qui « implique un risque social plus élevé », ainsi que « des institutions exécutives et législatives plus faibles ». L'agence a mis toutefois en lumière les « atouts » de la dette souveraine à long-terme d'Israël, « notamment une très grande force économique, issue d'une économie diversifiée, résiliente et à revenus élevés ; une très grande efficacité de la politique monétaire », ainsi qu' « un secteur bancaire solide et les liquidités et l'accès au marché très solides du gouvernement ».

(Avec AFP)

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