Inquiets de l'instabilité au Soudan et de ses conséquences sur leurs intérêts, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont annoncé dimanche un soutien financier commun de 3 milliards de dollars au nouveau régime de Karthoum engagé dans une transition difficile après la destitution du président Omar el-Béchir. Ce soutien prend la forme d'un dépôt de 500 millions de dollars à la Banque centrale soudanaise et d'une somme 2,5 milliards destinée à financer les besoins du peuple soudanais en produits alimentaires, médicaments et produits pétroliers, a indiqué l'agence saoudienne officielle SPA, sans préciser s'il s'agissait de dons ou de prêts.
"Conscient de la nécessité d'aider le peuple soudanais frère (...) et en soutien à la République du Soudan, les deux pays ont décidé de leur apporter conjointement cette aide", a écrit l'agence.
Soutien de la livre soudanaise
Elle a également précisé que le dépôt à la Banque centrale soudanaise était destiné à soutenir la livre soudanaise, à atténuer les pressions qu'elle subit et à stabiliser son taux de change. La valeur de la livre soudanaise s'est fortement renforcée dimanche sur le marché noir, le renversement du président Omar el-Béchir laissant envisager un afflux de dollars dans ce pays confronté depuis plusieurs années à des pénuries de devises étrangères.
Depuis le départ d'Omar el-Béchir le 11 avril, la livre soudanaise (SDG) n'a cessé de se renforcer face au dollar. Dimanche sur les marchés parallèles, elle a bondi face au billet vert, à 45 SDG pour un dollar contre 72 SDG la semaine dernière. Le taux de change officiel est fixé à 47,5 SDG pour un dollar.
Transfert du pouvoir au peuple
Le chef du Conseil militaire de transition au Soudan, Abdel Fattah al-Burhane, a affirmé dimanche son engagement à remettre le pouvoir au peuple, à quelques heures d'une conférence de presse prévue par les meneurs de la contestation qui pourraient annoncer une autorité civile rivale. Le "Conseil s'engage à transférer le pouvoir au peuple", a déclaré le général Abdel Fattah al-Burhane assurant que l'armée répondrait dans la semaine aux demandes des manifestants, rassemblés par milliers depuis plus de deux semaines devant le QG de l'armée à Khartoum pour obtenir le transfert du pouvoir à une autorité civile.
Le chef du Conseil militaire de transition s'exprimait à l'occasion de sa première interview à la télévision nationale depuis la destitution le 11 avril par l'armée du président déchu Omar el-Béchir sous la pression d'une contestation populaire inédite.
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