Martine Aubry pourrait annoncer samedi sa candidature aux présidentielles

L'horizon présidentiel se dégage jour après jour pour Martine Aubry, dont la probable candidature à l'investiture socialiste rallie des soutiens de taille, comme celui de Laurent Fabius venu grossir le "front anti-Hollande".
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Martine Aubry pourrait annoncer samedi sa candidature aux présidentiels. La recomposition tactique imposée par la chute de Dominique Strauss-Kahn, inculpé pour tentative de viol à New York, se fait sous couvert de la cohésion au Parti socialiste, mais le duel qui se profile entre le premier secrétaire et son prédécesseur pour la primaire d'octobre promet un nouvel affrontement.

En prenant fait et cause mardi soir sur TF1 pour Martine Aubry, l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, qui faisait figure de candidat potentiel à l'investiture après le retrait forcé de son "champion", a clairement donné le signal : François Hollande, qui a pris une longueur d'avance dans la campagne et les sondages, doit être neutralisé.

Pour Laurent Fabius, Martine Aubry est la mieux placée pour représenter le PS à l'élection présidentielle de 2012 en raison de son "expérience gouvernementale" sous Lionel Jospin et parce qu'elle peut être la première femme présidente.

"Aujourd'hui, Martine Aubry possède ces qualités", a-t-il déclaré lundi soir sur TF1, critiquant en creux le député de Corrèze, dont les adversaires ne cessent de souligner l'absence d'une quelconque expérience gouvernementale.

François Hollande, qui se tient indéfectiblement à sa ligne de prétendant "normal", feint d'ignorer la coalition qui se dresse face à lui, alliage incertain d'ex-rivaux qui ont pour point commun leur inimitié envers l'ancien premier secrétaire.

Parti en Tunisie pour se construire une stature internationale, il ne participait pas ce mercredi au conseil politique convoqué par Martine Aubry, qui mûrit sa décision.

Officiellement, la dirigeante socialiste réserve sa réponse pour juin - le dépôt des candidatures à la primaire débute le 28 juin - mais elle pourrait franchir le pas plus tôt que prévu, par exemple lors de la convention du parti samedi prochain.

Le référendum de 2005 sur la Constitution européenne a laissé des traces entre François Hollande et Laurent Fabius, partisan du "non" qui, comme Martine Aubry, reproche en outre à l'ancien dirigeant la pauvreté de son bilan à la tête du PS.

"Combinaisons"

Les retrouvailles mardi à Poitiers entre Martine Aubry et Ségolène Royal, qui s'affrontèrent sans merci pour la direction du PS au congrès de Reims de novembre 2008, accentuent l'isolement de François Hollande, actuel favori des sondages.

Les sourires de la maire de Lille et de l'ex-compagne de François Hollande, candidate déclarée à la primaire, ne devaient rien au hasard au moment où Laurent Fabius dévoilait son choix.

Dans l'entourage de François Hollande, on veut rester serein face aux "combinaisons" tout en relevant que les stratégies d'"empêchement" ne sont pas de bonne politique.

Le front, pourtant, n'a pas atteint ses limites. Arnaud Montebourg, dont François Hollande est l'une des cibles préférées, pourrait rejoindre Martine Aubry dans l'hypothèse d'un second tour délicat à la primaire, comme il l'avait fait au congrès de Reims, aux côtés des troupes de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Pierre Moscovici et Manuel Valls, orphelins de la famille strauss-kahnienne, se donnent le temps de la réflexion.

Le député du Doubs affirme dans Les Echos qu'il ne fera "partie ni d'un 'tout sauf Hollande' ni d'une combinaison autour de lui". Invitant à éviter "une primaire de la confusion", le député du Doubs se dit néanmoins "prêt à exercer des responsabilités au service de la gauche et de on pays". Quant au député-maire d'Evry Manuel Valls, qui appelle à "trouver les voies du rassemblement", il a affirmé mercredi matin sur France Info ne rien exclure.

Le spectre de la division ressurgissant, le maire de Lyon Gérard Collomb, l'un des plus forts soutiens à Dominique Strauss-Kahn, a écrit à Martine Aubry pour demander "un accord entre les principaux candidats potentiels" à la primaire.

"Tout candidat du PS, élu contre un autre dans un scrutin serré, après une campagne qui sera forcément vive, serait fragilisé. Pour le premier tour de la présidentielle d'abord. Pour permettre la victoire de la gauche ensuite", écrit-il.

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