Il leur aura fallu plus de trois heures de discussion jeudi soir, mais les syndicats sont finalement parvenus à un compromis sur la suite à donner au mouvement de contestation contre la réforme des retraites. Ils appellent à une nouvelle journée d'action dans la semaine du 22 au 26 novembre, au moment où le texte devrait être promulgué. Mais compte tenu de leurs divergences, ils n'ont pas choisi de jour précis, ni détaillé les modalités de l'action. La décision a été renvoyée à une réunion de l'intersyndicale, prévue lundi, au lendemain de la manifestation de samedi.

Différend sur l'appel à la grève

Toutes les organisations n'étaient pas d'accord sur les suites du conflit. Mercredi, la CGT avait souhaité une nouvelle journée de mobilisation. Mais les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, Unsa et CGC) n'étaient pas favorables à une nouvelle manifestation ou à appel à la grève maintenant que la loi a été adoptée par le Parlement.

Chérèque tourne la page

L'intersyndicale décidera donc lundi de sa future action, notamment au vu de l'ampleur des cortèges de samedi. Mais le compromis devrait plutôt pencher du côté d'actions symboliques. Vendredi matin, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, a publiquement montré qu'il n'avait plus d'espoir de faire plier le gouvernement. « Sur le sujet des retraites, il faut le reconnaître, on va maintenant s'éloigner petit à petit malheureusement de ce sujet-là », a-t-il déclaré sur Canal +. Avant d'ajouter : « Si je dis aujourd'hui : « On va faire reculer le président de la République », je crois que personne ne me croirait, on se dirait : « Celui-là, il rêve » ».