"L'offre de conseil pour la retraite proposée par la Cnav est bien reçue par les entreprises"

La Cnav (caisse d'assurance vieillesse) se lance dans le conseil pour la retraite aux entreprises. Elle leur propose de les accompagner dans l'aménagement des fins de carrière de leurs salariés et la transition entre activité et retraite. Marie-Claude Salagnad, chef de projet de l'offre entreprise de la Cnav pour l'Ile-de-France, détaille le dispositif.
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La Tribune : comment est née l'offre de conseil de la Cnav en direction des entreprises ?

Marie-Claude Salagnad : c'est une demande du ministère que de développer la fonction conseil vis-à-vis des assurés et vis-à-vis des entreprises et l'un des axes forts de la COG 2009-2013 [convention d'objectifs et de gestion signée avec l'Etat, Ndlr]. Le projet a démarré au niveau national au deuxième semestre 2010, sous la forme d'expérimentation, dans cinq régions : Ile-de-France, Alsace-Moselle, Bretagne, Nord-Picardie et Aquitaine. Pour ce qui concerne l'Ile-de-France, nous avons démarché 26 entreprises en 2010, en leur présentant notre offre de service, qui se résume en trois thématiques : réunion d'informations collective, formation relais, proposition d'entretien diagnostic conseil personnalisé vis-à-vis des salariés des entreprises.

Comment va évoluer cette phase expérimentale ?

En 2010, plus d'une centaine d'entreprises ont été contactées, l'objectif est d'en démarcher environ 250 en 2011. Le dispositif a vocation à être généralisé. Pour l'instant, il en est au stade de l'expérimentation, du déploiement.

De quels moyens la Cnav dispose-t-elle, en terme de ressources humaines, pour déployer le projet ?

Nous sommes dans un contexte de déflation de l'emploi public. Nous nous organiserons avec les équipes existantes pour créer de nouveaux métiers. Certaines personnes se repositionneront, d'autre monteront en compétence. Elles seront formées en interne.

Comment réagissent les entreprises à cette proposition de service ?

Notre offre est très bien reçue par les entreprises. Nos interlocuteurs sont surpris car ils n'ont pas l'habitude que la Cnav fasse une démarche pro-active. Mais la démarche est appréciée car nous donnons de l'information à la fois aux salariés et à des relais au sein de l'entreprise : assistantes sociales, personnel RH. Nous proposons aussi du conseil personnalisé aux salariés. Nous proposons d'accompagner l'entreprise dans son plan ou accord seniors. Ce qu'elles apprécient par rapport à des coachs retraite, c'est la gratuité de notre service. Nous sommes les experts de la retraite, nous qui détenons les données, et en plus nous sommes totalement gratuits.

Les entreprises connaissent-elles bien les dispositifs de maintien dans l'emploi des seniors ?

A ce jour, j'ai travaillé avec 44 entreprises et, à quelques exceptions près, elles ne connaissent pas très bien ces dispositifs. Notamment, elles connaissent mal la retraite progressive (voir ci-dessous), qui les intéressent par ailleurs. Nous valorisons ce dispositif en montrant qu'il permet de maintenir un senior dans l'emploi, avec une activité à temps partiel, et de bénéficier en même temps de son expérience pour des passages de relais vers les plus jeunes, pour du tutorat, ou éventuellement pour gérer des pics d'activité. Quand nous avons rencontré Euro Disney, nous pensions qu'ils ne seraient pas intéressés par la problématique de l'emploi des seniors. Mais ils ont été tout à fait intéressés par l'idée d'employer de jeunes retraités, au lieu d'intérimaires, pour gérer les pics d'activité, par exemple pendant les vacances scolaires.

 

La retraite progressive, un dispositif mal connu
Entre le système de la surcote (le salarié continue à travailler et à cotiser, bien que remplissant les conditions pour partir à la retraite à taux plein) et celui du cumul emploi-retraite (le salarié a rompu tout lien avec l'employeur, liquidé toutes ses pensions et il reprend une activité salariée en sus), il existe une solution intermédiaire, peu connue : la retraite progressive. Elle permet aux salariés ayant atteint l'âge légal de départ, ayant cotisé au moins 150 trimestres, de continuer leur activité salariée, mais à temps partiel et avec une fraction de retraite servie, tout en continuant de cotiser en vue de la cessation définitive d'activité. Initiée par la loi de 2003, cette mesure était reconduite chaque année et ce caractère provisoire rebutait salariés et employeurs. Elle a été pérennisée par la réforme de 2010.

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Commentaires 2
à écrit le 31/03/2011 à 13:28
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bonjour pourriez vous m'indiquer si vous avez démarché l'entreprise " total" merci

à écrit le 30/03/2011 à 19:20
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Bonsoir, Lorsqu'on demande des renseignements à la CNAV, on vous ballade de bureaux en bureaux, ce n'est pas maintenant que celà va changer ?? Comment va évoluer cette phase expérimentale ????? C'est du bla bla bla

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