Hébergement d'urgence : des grévistes reçus au ministère du logement

Les travailleurs sociaux ont manifesté, ce mardi, contre une coupe de 3% de leur budget. Une grogne impulsée par la démission de Xavier Emmanuelli de la tête du Samu social, annoncée le 19 juillet.
Copyright Reuters

Les travailleurs sociaux sont dans la rue. Pour la seconde fois en deux mois. Mardi, une trentaine de départements était mobilisée contre la coupe de 3% du budget alloué à l?hébergement d?urgence - une première depuis plusieurs années. A Paris, où quelque 300 personnes ont manifesté, le secrétaire d?Etat au logement, Benoist Apparu, a reçu la presse. Mais pas la délégation de grévistes. Les travailleurs de l?urgence sociale ont bien été écoutés, mais par des personnes "sans pouvoir décisionnaire", selon Maud Bigot de la Coordination nationale des professionnels de l'urgence. Une rencontre "placée sous le signe du cynisme et du mépris", s?insurge-t-elle . Excédée par le "manque de considération "du secrétaire d?Etat, elle assure que le mouvement ne s?arrêtera pas là.

Pour Matthieu Angotti, directeur de la Fnars (Fédération nationale des associations d?accueil et de réinsertion sociale), la coupe budgétaire intervient au plus mauvais moment : le "contre coup de la crise se fait sentir" dans le milieu de l?urgence sociale. "Avec le décalage temporel dû à l?écoulement des droits (Assedic, RSA), les ménages les plus pauvres se retrouvent dans une situation de surendettement et de précarité extrême", explique-t-il.

Et l?enquête réalisée par la Fnars suite à la démission de Xavier Emmanuelli dresse un constat alarmant : seules 35% des demandes d?hébergements formulées auprès du 115 (numéro du samu social), le 20 juillet dans les 34 départements étudiés, ont été satisfaites. Pire, 81% des couples avec enfant ont reçu une réponse négative. Raison invoquée pour 96% d?entre eux : l?absence de places disponibles. Des centres d?hébergements ferment, selon les travailleurs sociaux. Benoist Apparu affirme le contraire.

De son côté, le gouvernement communique sur la hausse de la capacité d?accueil en hébergement d?urgence : depuis 2007, 25.000 places supplémentaires auraient été créés, portant à 115.000 le nombre de places actuellement ouvertes en France.

Les sections départementales des travailleurs de l?urgence sociale devraient se réunir sous peu pour décider de la suite à donner au mouvement. La grogne, impulsée par la démission de Xavier Emmanuelli de la tête du Samu social, n?est pas près de retomber.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.