La crise de la dette attise le débat sur la "règle d'or"

La débâcle financière, qui a suscité des inquiètudes sur la pérennité du « triple A » de la France à long terme, exacerbe le débat sur la pertinence de l'instauration de la règle d'or.
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C'est sur le terrain constitutionnel que le débat sur l'instauration d'une « règle d'or » en France a rebondi en fin de semaine dernière. La lettre envoyée par le chef de l'État aux parlementaires fin juillet, leur demandant de voter pour l'inscription dans la Constitution des règles de retour progressif à l'équilibre budgétaire en cas de convocation du Congrès à la rentrée, a provoqué la fronde de l'opposition. Le député PS Henri Emmanuelli juge ce procédé anti-consitutionnel et enjoint le président de l'Assemblée nationale « d'examiner la saisine du Conseil constitutionnel ». Ce à quoi Bernard Accoyer (UMP) oppose une fin de non recevoir.

Cet épisode donne un avant-goût de l'intensité des débats qui auront lieu à l'automne. Adopté le 13 juillet par les deux chambres avec les seules voix de la majorité, le projet de loi de réforme constitutionnelle, nécessaire à l'instauration de lois-cadres encadrant pour au moins 3 ans les finances publiques (fixant des planchers et des plafonds annuellement pour le budget de l'État et pour la Sécurité sociale) afin de parvenir à l'équilibre, doit obtenir la majorité des 3/5èmes pour que puisse être modifiée la Constitution. Nicolas Sarkozy décidera à la rentrée s'il convoque ou non le Congrès à Versailles. L'issue sera un enjeu pour la présidentielle. D'ailleurs, la règle d'or s'est déjà largement invitée dans le débat politique. Ainsi les candidats à la primaire socialiste se retrouvent-ils contraints par la crise de la dette de préciser leurs positions respectives, avec pour résultat l'émergence de divergences entre les opposants purs et durs et ceux qui y sont plus ouverts, tel Manuel Valls. Se déclarant lundi sur Europe 1 « non hostile sur le principe », le député de l'Essonne a invité Nicolas Sarkozy à discuter avec l'opposition.

Jugée anti-démocratique

Sur le fonds, il est vrai que si la nécessité de réduire le déficit public fait consensus alors que d'aucuns agitent le risque d'une dégradation de la note de la France, l'utilité même de la règle d'or - jugée par ses opposants anti-démocratique voire dangereuse économiquement en ce qu'elle limite les investissements à long terme - fait débat. Pour Nicolas Bouzou, directeur du cabinet d'analyse et de prévisions économiques Asterès, au vu de l'incapacité des gouvernements à se discipliner en matière de finances publiques, « limiter constitutionnellement les déficits publics est une excellente idée, surtout dans le contexte actuel où nous avons besoin de crédibilité ». Jugeant le dispositif français moins restricif (en ce qu'il n'interdit pas les politiques discrétionnaires) mais plus complexe que la règle allemande (lire ci-dessous), il craint qu'il ne se réduise à un « débat d'expert » et « ne débouche sur un psychodrame politique à chaque changement de gouvernement ». Surtout, se pose « la question de l'opportunité de mettre dès aujourd'hui le sujet dans le débat public », s'interroge Jean-Luc Proutat, responsable Economies OCDE à BNP-Paribas. Pour éviter que la dette n'atteigne la zone dangereuse des 90 % du PIB, « il faut d'abord réduire notre déficit primaire de 3 points du PIB. Ensuite, on peut diminuer nos ratios d'endettement », estime l'économiste. Que ce soit à l'aide d'une règle d'or ou non.

Commentaires 10
à écrit le 10/08/2011 à 11:15
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toutes les regles qu'on peut etablir ne resistent pas devant la necessite fixer une regle peut etre dangereux voyez ce qui se passe aux usa il y avait une regle qui fixaiot le montant de dettes a ne pas depasser et les usa se sont trouves dans une si...

à écrit le 09/08/2011 à 13:15
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A nouveau, l equilibre de la secu est deja dans la Constitution de 1958 article 34... Tous les ans c'est +- 20Mds de deficit Par magie la CADES rachete ce deficit (la sécu repart à 0?) et le revend sur les marchés financiers... Alors l equilibre du b...

à écrit le 09/08/2011 à 13:12
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La régle d'or sans forte croissance c'est juste mettre fin à notre système social au profit de l'investissement à risque et se livrer pieds et poings liés à la voracité des marchés. C'est en fait ce qui est recherché.

à écrit le 09/08/2011 à 12:45
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appliquons une régle dite d'or a des déficits, sarkosy tend son piège, s'il est réelu .?? ca faire mal il devrait nous dire comment il va faire, déficit du budeget de l'état 99 ou 91 MD selon les lectures montant des intérets de la dette 45 MD avant ...

à écrit le 09/08/2011 à 11:33
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Une seule disposition s'impose;la règle dehORs! ...

à écrit le 09/08/2011 à 9:34
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Pourquoi Ncolas Sarkozy n'a-t-il pas demandé cette règle d'or avant.?A lui seul il a dépensé 450Mlds d'euros en 4 ans et maintenant il demande d'imposer cette fameuse rèle d'or. Mr Sarkozy aime pendre les gens pour des idiots.

à écrit le 09/08/2011 à 7:33
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Que l'on ne nous parle pas d'anticonstitutionnalité, puisque notre cher Pompidou ne s'est pas embêté le moins du monde pour la changer afin de placer son cher pays dans les mains des sangsues dont il était issu... Si on décide que c'est un fondement ...

le 09/08/2011 à 18:15
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Constitution : un réfèrendum dans la soçiété de maintenant vous révez tout debout Constitution réveillez-vous vous allez manquez vôtre correspondançe

à écrit le 09/08/2011 à 7:30
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La règle d'or, c'est 0% de déficit budgétaire dès maintenant, augmenté de ce qu'on a RÉELLEMENT engrangé l'année d'avant en croissance économique. Ensuite, pour traiter le passif, il faut reporter toutes les dettes accordées a des parasites vers la p...

le 09/08/2011 à 18:18
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à grand nettoyage même pas en rève, mais vous en vivez bien de cette économie.

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