Le budget de la "Sécu" adopté par les seuls députés UMP

Les députés ont adopté ce mercredi, par 288 voix contre 185, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012, qui prévoit de ramener à 13,9 milliards d'euros, contre 18,2 milliards en 2011, le déficit du régime général de la Sécurité sociale.
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Seul le groupe UMP, qui détient à lui seul la majorité absolue à l'Assemblée, a voté pour ce texte que le Sénat, où la gauche est désormais majoritaire, examinera à partir du 7 novembre. La commission des Affaires sociales de la haute assemblée a d'ailleurs rejeté mercredi, avant le vote en séance par les députés, le projet de loi, le jugeant "indigent, irresponsable et irréaliste".

Le groupe du Nouveau centre (NC) s'est abstenu, protestant contre le fait que ce PLFSS ne soit pas en équilibre mais déficitaire. L'opposition de gauche critique vivement ce texte, le dernier du quinquennat et de la législature, bâti sur une hypothèse de croissance de 1,75% pour 2012 alors qu'elle a d'ores et déjà été révisée à la baisse (1%). "C'est un projet de loi insincère, déjà obsolète. Il est injuste.Il manque de cohérence. Il n'y a aucune amorce de réforme structurelle dont la Sécurité sociale a besoin", a dit la députée PS Marisol Touraine.

Le parti majoritaire, bien sûr, n'est pas d'accord. "C'est un projet de la voix responsable, vertueux et solidaire", a déclaré l'UMP Philippe Vitel. "Il s'inscrit dans la cohérence deux exigences : réduire les déficits, assurer à chaque Françaises et Français les meilleurs soins possibles."

Fronde

Ce texte, qui comporte de nombreuses mesures, ne prévoit plus de diminuer de 6%, en en changeant le calcul, les indemnités journalières. Face à la fronde d'une grande partie des députés, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a décidé de se donner un délai de réflexion et de faire prochainement de nouvelles propositions.

De même, face à l'hostilité des députés, le gouvernement a renoncé à assujettir à la CSG le complément du libre choix d'activité destiné aux parents qui arrêtent leur activité professionnelle pour s'occuper de leur enfant. A la demande du gouvernement, il a été décidé de repousser du 1er janvier au 1er avril 2012 la revalorisation de toutes les prestations familiales.

Autre mesure d'économie proposée cette fois-ci par l'UMP Yves Bur, la rapporteur de la commission des Affaires sociales, celle qui prévoit que les indemnités de rupture (licenciement, rupture à l'amiable) seront soumises à cotisations sociales à partir de 72.744 euros en 2012 contre 109.000 euros actuellement. Le projet de loi de finances pour 2012 prévoit également, outre le déremboursement de nouveaux médicaments, une hausse des taxes sur les alcools, désormais taxés à partir de 18 degrés et non plus 25.

Le texte augmente de 6 à 8% le taux du forfait social et comporte, à l'initiative de députés UMP, une série de mesures de lutte contre la fraude sociale avec l'instauration, par exemple, d'une procédure de "flagrance sociale". Le texte relève en revanche le plafond de ressources à ne pas dépasser pour pouvoir bénéficier de l'aide à l'acquisition d'une mutuelle complémentaire santé.

Commentaires 13
à écrit le 03/11/2011 à 15:00
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cette incapacité à voter des budgets équilibrés! et à mentir sur la croissance... la France d'en bas voit trés bien que la croissance est au point mort!!!

à écrit le 03/11/2011 à 13:21
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Nouveau slogan pour l'UMPS. Quand on a pas d'idées on a les TAXES. Facile,car combien de commissions et à quel prix vont-elles plancher sur ces dossiers;alors qu'il faut 6 mois à 1 an pour avoir un RdV avec un Ophtalmo??? Pitoyable!!!!!!

à écrit le 03/11/2011 à 12:05
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"économie",c'est un mot inconnu des socialos

le 03/11/2011 à 13:59
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J'élargirai le propos à nos dirigeants, pour l'ensemble de leur oeuvre.

à écrit le 03/11/2011 à 12:05
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Pendant tout le Wek-end les médias vont nous bassiner avec Sarko sauveur de l'Euro de l'Europe et du Monde. mais il n'est même pas capable de nous faire un budget de la sécu crédible (et je ne parle pas de budget à l'équilibre). Où alors c'est plus p...

à écrit le 03/11/2011 à 9:33
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Budget mal ficelé bâti sur une croissance à 1,75 alors qu'elle sera vraisemblablement autour de 0,5. Recettes surévaluée et dépenses sous-évaluée, le résultat évident est que la baisse du déficit sera une fois encore reportée.

le 03/11/2011 à 16:53
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Exact, mais c'est voulu : tous les budgets présentés par le gouvernement (et votés par l'UMP) depuis 2002 et surtout depuis 2007 ont été bâtis sur des hypothèses de croissance suréavaluées. Cela permet ensuite de vider les caisses et d'affirmer que, ...

à écrit le 03/11/2011 à 8:31
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La culture du déficit ruine de manière exponentielle l'héritage de nos ancêtres à qui nous devons tout ce que nous avons aujourd'hui. Serait-ce la fin d'une civilisation pour laquelle plus personne n'est prêt à faire le moindre sacrifice. Une autre c...

à écrit le 03/11/2011 à 8:30
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Encore une fois, nos députés grassement payés sont irresponsables dans leurs déclarations et projets de lois.Ainsi, ils annoncent une diminution sensible du budget de la sécu alors que tout le monde sait que ce budget est irréaliste!Il faudrait parle...

à écrit le 02/11/2011 à 18:58
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L'UMP pioche dans tous les secteurs EUROPE qui sont les plus contraingnants pour le monde salarié. Mais pensent-ils AUX ETUDIANTS,Agriculteurs et autres Rmistes??? La CMU pour tous?? Cela n'est guére sérieux,Alors espérons des res

à écrit le 02/11/2011 à 18:56
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Bah oui retirer les médicaments des vieux c'est impopulaire ... alors on maintient en déficit pour dire plus tard que les assurances publiques c'est nul et qu'il faut privatiser ... et là c'est gagnant a tous points de vue !

le 03/11/2011 à 7:52
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Oui, les assurances privées permettent de mieux s'assurer sur la santé pour moins cher. Pourquoi continuer à se faire du mal avec un système communiste (la sécu) cher, injuste et dangereux pour la santé, que le monde entier ne nous envie pas.

à écrit le 02/11/2011 à 18:56
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"Autre mesure d'économie (...) celle qui prévoit que les indemnités de rupture (licenciement, rupture à l'amiable) seront soumises" etc. Encore une fois, un journaliste confond "économie" (baisse des dépenses publiques) et "taxation supplémentaire" (...

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