L'activité dans le secteur manufacturier français s'est fortement contractée en mai, mais un peu moins qu'annoncé en première estimation, selon les résultats définitifs de l'enquête Markit auprès des directeurs d'achats publiés ce vendredi. L'indice PMI s'est établi à 44,7 (contre 44,4 en première estimation "flash" et 46,9 en avril), atteignant son plus bas niveau depuis mai 2009. L'indice n'a pas retrouvé le chemin de la croissance depuis juillet 2011 (en gardant un niveau inférieur à 50). La production manufacturière s'est contractée à 43,6 après 47,5 en avril, comme prévu dans l'estimation flash. L'indice des nouvelles commandes reste à un niveau très bas -son plus bas depuis avril 2009 - et recule à 41,6 après 43,5 en avril. A 45,8, l'indice de l'emploi est au plus bas depuis septembre 2009.

Inégalités selon les secteurs

"La crise s'intensifie dans le secteur manufacturier français", déclare Jack Kennedy, économiste senior chez Markit à Reuters. Il souligne des divergences entre les secteurs : les fabricants de biens intermédiaires et de biens d'équipement signalant un nouveau repli de la production tandis que l'activité progresse dans le secteur des biens de consommation. "Le faible niveau de confiance des entreprises semble donc fortement peser sur la performance actuelle du secteur, l'incertitude économique croissante incitant les fabricants à différer leurs dépenses et leurs projets d'investissements", ajoute-t-il.

Le PMI manufacturier au plus bas depuis 2009 en zone euro

Dans la zone euro également, l'activité du secteur manufacturier s'est fortement contractée en mai, retombant à son plus faible niveau depuis l'été 2009 et attestant de la sévérité de la crise en particulier en Espagne, indique la société Markit. Le PMI manufacturier s'est établi à 45,1 points en mai contre 45,9 points le mois précédent, selon Markit qui a publié vendredi une seconde estimation de cet indicateur de conjoncture considéré comme fiable par les analystes. Une première estimation avait donné l'indice à 45 points.

"La conjoncture se détériore à un rythme alarmant"

"Si le taux de contraction reste loin des niveaux élevés observés au pic de la crise de 2008-2009, la conjoncture se détériore néanmoins à un rythme alarmant", estime Chris Williamson, chef économiste pour le cabinet Markit, interrogé par l'AFP. En cause: "les effets néfastes sur l'économie réelle des crises politiques et financières" qui ont lourdement pesé sur la production et les nouvelles commandes dans le secteur manufacturier, souligne l'économiste.