Les paroles bienveillantes sur l?économie française sont suffisament rares pour que l'on prenne la peine de les relever. « La France est un pays économiquement robuste, politiquement stable, disposant d?une main d??uvre très bien formée et dotée d?infrastructures de transport de qualité. Forte de ses 65 millions d?habitants, la France est un marché très important pour les entreprises irlandaises, d?autant plus important qu?il constitue une porte d?entrée naturelle au marché européen », explique Gary Fallon, le directeur général de d?Enterprise Ireland, l?agence de développement qui, depuis quarante ans, accompagne les entreprises irlandaises à l?étranger lors d?une conférence de presse organisée ce mardi à Paris. Une quarantaine de sociétés irlandaises ont fait le déplacement au Centre culturel irlandais de Paris pour en savoir davantage sur les courants d'affaires potentiels entre les deux pays.

Paris fait sa cour

Ce concours de louanges tombe à pic car la France, en particulier Paris et sa région, leur tendent les bras. « Dans l?immobilier, puisque deux millions de mètres carrés de bureaux sont disponibles, dans le développement durable puisque Paris veut réduire sa consommation d?énergie de 25% d?ici 2020, dans le tourisme, le nombre de chambres d?hôtels disponibles étant limités et enfin avec le développement de nouveaux centre d?affaires dans le Grand Paris, les courants d?affaires potentiels pour les entreprises irlandaises sont nombreuses », détaille Christian Sautter, l?ancien ministre de l?Economie, aujourd?hui maire adjoint chargé de l'emploi, du développement économique et de l'attractivité internationale de Paris. Actuellement, une cinquantaine d?entreprises irlandaises sont déjà implantées en France, employant 12.000 personnes, essentiellement dans les secteurs de l?agri-tech, de l?agroalimentaire, des clean-tech, de la construction, de l?ingénierie, des logiciels et des services informatiques.

Rigueur et croissance !

Car le tigre celtique est de retour. Malgré un plan de rigueur inédit, qui se traduit sur la période 2008-2015 par une réduction de 20% des dépenses publiques et une chute de 12% de l?activité sur la période, l?Irlande est l?un des rares pays de la zone euro à ne pas craindre la récession cette année.

Provoquée par la baisse des salaires dans le public (-14% en moyenne depuis mi-2008) et le privé (5% en moyenne), les coûts unitaires du travail en Irlande auront diminué de 13% entre 2008 et 2013. A titre de comparaison, ils augmenteront de 6% dans l?ensemble de la zone euro selon les estimations de la Commission Européenne. Concilier rigueur et croissance ne serait donc pas impossible. « C'est grâce aux efforts de rigueur que la compétitivité-coût de notre économie s'est redressée. C?est la clé de notre succès », explique Paul Kavanagh, l?ambassadeur d?Irlande en France.

Rééquilbrer le modèle de croisssance

Selon les prévisions du ministère des Finances irlandais, publiées dans le budget 2012, le PIB progresserait de 1,3% cette année et de 2,8% en moyenne entre 2013 et 2015, stimulé par les exportations. Tirant parti des leçons du passé, le gouvernement ne compte plus seulement sur les multinationales présentes sur son sol - attirées par une fiscalité tout particulièrement attractive - pour faire progresser le PIB. Le commerce extérieur doit désormais figurer parmi les piliers de la croissance irlandaise.Pour mémoire, l?Irlande est actuellement le premier exportateur mondial de services informatique et se classe au cinquième rang des exportateurs de viande de b?uf.