C'est Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, qui aurait lancé l'alerte dès juillet 2012. L'UMP aurait versé des dotations à deux associations du Sénat qui en auraient ensuite reversé une partie à des sénateurs du groupe, a indiqué une source judiciaire à l'AFP, confirmant une information du Parisien.
L'URS et le Crespi
Sont en cause, un peu plus de 400.000 euros versés entre 2009 et 2012 par l'UMP, par des chèques, à l'Union républicaine du Sénat (URS) qui "tire ses ressources du groupe UMP", a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier. Or une partie de cette somme a par la suite été débitée au profit de plusieurs sénateurs, a-t-on ajouté sans plus de précision.
Également au centre des interrogations des enquêteurs, des versements dont le montant n'a pas été précisé à une autre association, le Cercle de réflexion et d'études sur les problèmes internationaux (Crespi), dont le groupe UMP est le principal contributeur.
Après une enquête préliminaire confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire, le parquet de Paris a décidé le 6 novembre 2013 de confier à un juge parisien, René Cros, une information judiciaire pour abus de confiance et blanchiment. En avril, un réquisitoire supplétif a été pris pour élargir - et donc poursuivre - l'enquête à des faits de détournement de fonds publics.
Le Sénat, hors de cause ?
Contacté par l'AFP, le trésorier du groupe UMP au Sénat, Jean-Claude Carle, n'a pas donné suite. Le groupe n'avait pas réagi à la mi-journée.
Le président PS du Sénat Jean-Pierre Bel a souligné mardi que la Haute assemblée n'avait "aucune responsabilité" dans l'utilisation des dotations attribuées à ses groupes politiques. Selon lui:
"en aucun cas ces faits, s'ils étaient avérés, ne mettent en cause le Sénat dans sa gestion budgétaire"
Il s'est réservé le droit de "donner les suites qui se révèleraient nécessaires" à ce dossier.
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Pour aller plus loin:
>> Si, si, il y a bien une petite réserve dans la réserve parlementaire