Exclu du gouvernement. C'est désormais officiel, Arnaud Montebourg, l'ancien ministre de l'Économie, qui s'est exposé aux foudres de l'exécutif ce week-end en critiquant ouvertement les choix économiques de François Hollande et de son Premier ministre, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel, ne fera pas partie du prochain gouvernement de Manuel Valls. Ses propos de ce week-end dans les colonnes du Monde ont fait voler en éclat le gouvernement Valls, entré en fonction il y a à peine cinq mois.
Joute avec Ayrault
Ce n'est pas la première fois que le trublion du parti socialiste s'illustre de la sorte. Déjà, lorsqu'il était ministre du Redressement productif, il avait été à l'origine de vives tensions au gouvernement lors de son affrontement avec l'ex Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur le dossier de l'aciérie de Florange. "Tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes", avait-il lancé au chef du gouvernement, alors que celui-ci refusait de nationaliser le site lorrain appartenant à ArcelorMittal.
Il avait finalement perdu la bataille, mais pas son portefeuille. Phrase prémonitoire, Manuel Valls alors ministre de l'Intérieur mais qui lorgnait déjà sur Matignon avait affirmé suite à cette épisode qu'il n'aurait pas gardé un tel ministre à son poste.
Un habitué des coups d'éclat
Mais ses coups d'éclat remontent à plus loin. Lorsqu'il est le troisième homme de la primaire socialiste en 2011, qu'il a lui-même porté sur les fonts baptismaux, il se fait chantre de la "démondialisation" et se place à la gauche du parti. Il compare alors la chancelière allemande Angela Merkel à Bismarck.
En 1995, il a 33 ans, il est le sujet du portrait de Libération comme "avocat qui monte" et "déménageur" d'Alain Juppé. Quelques mois plus tôt, il s'était en effet illustré en déposant plainte contre le Premier ministre de l'époque, une fois n'est pas coutume, pour "prise illégale d'intérêts". Adjoint au maire de Paris de 1983 à 1995, Alain Juppé était soupçonné d'avoir ordonné en 1993 la baisse du loyer de son fils, installé dans un appartement de 189 m2, dans le très chic 6ème arrondissement de la capitale. Arnaud Montebourg n'obtient pas la condamnation du Premier ministre, mais le procureur de la ville de Paris ordonne à Alain Juppé de quitter l'appartement en échange d'un classement sans suite de son affaire.
>> Voir aussi notre diaporama : Arnaud Montebourg, le "contrariant"
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Article actualisé à 17h après la conférence de presse donnée par Arnaud Montebourg
