Les pays du G7 s'inquiètent du yen fort

Les pays riches du G7 critiquent la "volatilité excessive" du taux de change du yen, qui a atteint ces derniers jours des sommets historiques face au dollar et à l'euro. Ils se déclarent prêts à coopérer pour combattre l'instabilité sur les marchés.

Les pays riches du G7 ont critiqué lundi la "volatilité excessive" du taux de change du yen, qui a atteint ces derniers jours des sommets historiques face au dollar et à l'euro.  "Nous sommes inquiets de la récente volatilité excessive du taux de change du yen et de ses possibles implications négatives pour la stabilité économique et financière", écrivent dans ce communiqué conjoint les ministres des Finances et dirigeants de banques centrales du G7. Et d'ajouter: ",ous continuerons à surveiller attentivement les marchés et à coopérer d'une façon appropriée". 


Le G7 est un club de pays riches qui comprend l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon. Cette organisation est présidée cette année par le Japon. Le dollar avait brièvement chuté vendredi jusqu'au niveau des 90 yens pour la première fois en treize ans, et avait également atteint des sommets face à l'euro. Le yen, monnaie à bas rendement par excellence, sert traditionnellement de valeur-refuge aux investisseurs par temps de crise financière.


Le dollar est remonté jusqu'à 94,11 yen lundi après le communiqué du G7, contre 93,90 yen plus tôt dans la matinée à Tokyo, sans toutefois revenir au niveau de 94,24 yen auquel il s'échangeait vendredi soir à New York. "La réaction a été limitée. S'il s'agissait d'un communiqué conjoint au sens propre du terme, les autres pays serait déjà en train de faire des commentaires pour le soutenir. Il sera difficile de ramener drastiquement le yen vers le bas, sauf à prendre des mesures radicales, comme une intervention menée en même temps que le communiqué", commente Kenichi Yumoto, un responsable du département des changes à la Société Générale à Tokyo, cité par l'Agence France Presse. Ce communiqué "est trop superficiel pour entraîner une réaction", ajoute ce dernier, en soupçonnant le gouvernement japonais d'avoir arraché cette déclaration aux autres pays du G7.


La hausse actuelle du yen pénalise l'économie japonaise, très dépendante des exportations. De ce fait, le gouvernement japonais était coutumier, dans le passé, des interventions massives sur le marché des changes pour faire baisser le cours de sa monnaie. Il n'a toutefois plus agi de la sorte depuis mars 2004. Selon les analystes, une intervention japonaise sur le marché pour vendre massivement des yens est toutefois improbable, les autorités américaines et européennes ayant de fortes chances de s'opposer à une telle mesure, puisqu'un yen fort favorise leurs exportations vers le lucratif marché japonais.
"Il est improbable que le ministère des Finances intervienne physiquement dans l'immédiat", écrivent  dans une note les analystes de Barclays Capital. "Cependant, nous pensons qu'il existe un risque pour que le ministère intervienne unilatéralement si le dollar continue à reculer face au yen, entre 80 et 90 yens", ajoutent ces derniers.
 

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