Le 5e forum mondial de l'eau se termine par une déclaration ministérielle très critiquée

Le 5ème forum de l'eau, qui s'est achevé ce dimanche, n'est pas parvenu à faire figurer dans sa déclaration finale la notion de "droit à l'accès à l'eau", réclamée par nombre d'ONG et de pays, dont la France.

Le 5ème Forum mondial de l'eau s'est achevé dimanche à Istanbul sur une déclaration politique jugée par nombre de participants fade et inadaptée à l'urgence.

Pendant une semaine, plus de 25.000 personnes ont débattu des moyens de protéger et de préserver cette ressource, sous la double pression de la croissance démographique (9 milliards d'humains en 2050 contre 6,5 milliards aujourd'hui) et du réchauffement climatique.

La déclaration finale stipule ainsi que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un "besoin humain fondamental". La notion de "droit à l'accès à l'eau", réclamée avec force par nombre d'ONG et plusieurs pays, dont la France, n'y figure pas. La France, l'Espagne et plusieurs pays d'Amérique latine et d'Afrique ont tenté, en vain, de faire modifier le texte.

"Nous sommes attristés. On nous a refusé la possibilité de faire des changements dans le document", a déclaré un délégué éthiopien.

"Je suis déçue, car je pense que c'est un droit très important", a réagi la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie, Chantal Jouanno. "Il est choquant de voir que, pour la première cause de mortalité dans le monde, il n'y a pas plus de mobilisation politique", a-t-elle par ailleurs regretté. Environ 80% des maladies des pays en développement (diarrhées, choléra) sont liées à l'eau.

De même, tout en saluant une semaine de débats "intenses et productifs", le Partenariat français pour l'eau (PFE), qui regroupe des représentants de l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et des ONG, a "déploré" dimanche que cette notion ne figure pas dans la déclaration ministérielle.

Le sénateur français Jean-François Legrand, qui a animé à Istanbul un collège d'environ 300 parlementaires originaires de près de 90 pays, a pour sa part jugé la déclaration ministérielle "incolore, inodore et sans saveur".

Une vingtaine de pays - parmi lesquels l'Espagne, la Suisse, l'Afrique du Sud ou le Bangladesh - ont ainsi signé dimanche une déclaration dissidente.

Plusieurs ONG ont également regretté que les débats sur la "diplomatie de l'eau" n'aient pas progressé de manière sensible. "Les conflits liés à l'eau peuvent survenir à tous les niveaux", a rappelé l'ONU dans un rapport extrêmement clair quelques jours avant le début du forum. "Des conflits locaux liés à l'irrigation sont fréquents [...], des conflits se produisent aussi au niveau des cours d'eau transfrontalier".

A ce sujet, la France a annoncé avant le forum son intention de ratifier la convention des Nations Unies sur les cours d'eau transfrontaliers. Adoptée en 1997, cette dernière n'est toujours pas entrée en vigueur, faute d'avoir atteint la barre des 35 ratifications nécessaires.

La déclaration finale du forum énumère tout de même un certain nombre d'engagements : nécessité de faire des économies d'eau, en particulier dans le domaine agricole, de lutter contre la pollution des cours d'eau comme des nappes phréatiques. Il affirme en outre la nécessité de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.

Les villes de Marseille et Durban, en Afrique du Sud, sont en lice pour accueillir la prochaine édition du Forum, en 2012.


 

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le problème de l'eau est étroitement lié à la surpopulation de nombreux pays. Comment voulez-vous que les campagnes en Inde aient de l'eau potable quand on sait que cete nombreuse population n'a pas l'eau courante et défèque un peu partout, au premie...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Économiser l'eau, c'est bien, mais au prix de la production de CO2, la consommation de pétrole pour 25.000 billets d'avion + la consommation est-ce justifié ?

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