Une semaine marquée par la polémique sur les bonus bancaires

A la Une de l'actualité cette semaine, une nouvelle affaire de bonus bancaire. C'est la BNP qui remet la polémique au goût du jour avec un bonus de plus d'un milliard d'euros qu'elle compte verser à ses traders à la fin de l'année. A également fait les gros titres la révélation du journal Le Parisien sur le remboursement de 500 millions d'euros par les agriculteurs à l'Etat pour cause d'entrave à la concurrence. La fusion tant attendue de la Banque Populaire et de la Caisse d'Epargne bloquée en Ile-de-France par une décision de justice. Un probable délit d'initié de l'ex-patron de Jérôme Kerviel et enfin un baisse l'inattendue du chômage aux Etat-Unis.

Les bonus sont de retour dans le secteur bancaire

Tout est parti de l'article publié dans Libération ce mercredi. D'après le quotidien, BNP Paribas aurait provisionné un milliard d'euro dans le but de le redistribuer à ses traders en fin d'année. Une information qui a presque immediatement suscité la polémique d'autant plus que la BNP a bénéficié d'une aide de cinq milliards de l'etat en période de crise. Pour sa défense, la banque rétorque qu'elle "respecte scrupuleusement" les règles établies pour les bonus dans les banques telles qu'elles ont été établies par le G20. Elle met également en avant ses résultats très positifs avec un bénéfice de 3,1 milliards d'euros depuis le début de l'année. L'association SOS Petits Porteurs s'insurge et demande que la BNP rembourse à l'Etat "le milliard des traders". Martine aubry , première secrétaire du PS, a elle aussi réagi, parlant d'un "véritable scandale". Matignon, qui a convoqué les banquiers ce vendredi, a dit prendre acte de "l'engagement formel des banques françaises à se conformer strictement" aux règles du G20. De son côté, Nicolas Sarkozy organise une réunion à l'Elysée le 25 août pour "faire le point sur le respect de l'ensemble des obligations souscrites par les banques et les acteurs financiers à l'occasion de la crise financière". Le président de la République demande au gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, "d'appliquer avec fermeté les règles en vigueur, notamment en matière de rémunération".

Les agriculteurs devront rembourser 500 millions d'euros

"Il est certain que nous devrons engager une procédure de remboursement auprès des producteurs." Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture se plie donc aux exigences de Bruxelles qui réclamme aux producteurs de fruits et légumes de rembourser près de 500 millions d'euros à l'Etat. Cette somme correspond aux subventions versées par les gouvernements successifs entre 1992 et 2002 pour soutenir le secteur. Selon la Comission européenne, cette aide, utilisée pour des investissements et non pour des urgences, aurait faussée la concurrence sur le marché européen. Une procédure de remboursement sera engagée auprès des agriculteurs. Reste à savoir qui paiera la facture. Certains professionnels ont pris leur retraite, d'autres sont décédés et la plupart n'ont pas les moyens de payer. Pour les syndicats agricoles, hors de question de rembourser. Bruxelles maintient la pression mais accorde un délais supplémentaire de deux mois à la France. D'ici là, Bruno Le Maire va tenter de calmer les esprits. Il promet que les agriculteurs rembourseront moins de 500 millions d'euros. Et il annonce la mise en place d'un "premier plan immédiat" de 15 millions d'euros qui consistera en un allègement de charges sociales et de frais d'emprunts.

L'ex-patron de Jérôme Kerviel soupçonné de délit d'initié

La Société Générale n'en a pas fini avec les déboires de ses collaborateurs. Après Jérôme Kerviel, Frédéric Oudéa, et Daniel Bouton, c'est au tour de Jean-Pierre Mustier, l'ancien patron de la banque d'investissement de la Société générale et de Jérôme Kerviel, de quitter la banque dans la cohue médiatique. Sa démission fait suite à l'ouverture d'une enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour délit d'initié. Après la révélation de l'affaire Kerviel en janvier 2008, qui a valu à la banque une perte record de 4,9 milliards d'euros, l'AMF avait lancé une enquête sur l'information financière de la banque et sur les transactions visant les actions de la Société Générale. D'après le site du Nouvel Observateur, Jean-Pierre Mustier s'est séparé de l'intégralité de son portefeuille de titres et de la moitié de ses actions Société générale en août 2007, afin d'avoir "l'esprit totalement tranquille pour [s'occuper] des risques de la banque et ne pas avoir à [se] soucier en parallèle de [ses] actifs propres". Le délit d'initié dont il est soupçonné lui aurait permis d'empocher entre 50.000 et 200.000 euros. Robert Day, membre du conseil d'administration de la Société Générale, est également visé par la procédure de l'AMF. La Société Générale a précisé que c'est Séverin Cabannes qui allait remplacer Jean-Pierre Mustier comme responsable du pôle de getsion d'actigs, GIMS, en plus de ses fonctions de directeur général délégué.

La fusion Banque Populaire-Caisse d'Epargne bloquée en Ile-de-France

Alors que la nouvelle banque BPCE, issue de la fusion entre la Banque populaire et la Caisse d'épargne, devait être opérationnelle lundi 3 août, un nouveau blocage est apparu. Le processus de rapprochement a en effet été bloqué en Ile-de-France par un arrêt de la cour d'appel de Paris, qui réclame une meilleure information du personnel. Selon cet arrêt, la justice estime que la Caisse d'épargne Ile-de-France n'a pas valablement informé son personnel sur le projet de fusion des deux groupes bancaires, dont les assemblées générales ont entériné vendredi la création de la nouvelle banque BPCE. La cour d'appel de Paris reproche à la caisse d'épargne francilienne de n'avoir fourni à son comité d'entreprise "que des généralités quant à la description du projet". Elle note aussi que la direction n'a établi aucune situation prévisionnelle de l'emploi alors que le directeur général de la BPCE, François Pérol, avait évoqué en mars l'existence de "doublons sur lesquels des synergies seraient réalisées". De son côté, la cour d'appel de Paris indique dans son arrêt que "si la Caisse d'épargne entend poursuivre la mise en oeuvre du projet (de fusion), la Caisse d'épargne Ile-de-France devra reprendre le processus d'information à l'origine". La banque compte saisir au fond le Tribunal de grande instance de Paris "dans le cadre d'une assignation à jour fixe". Un comité d'entreprise extraordinaire sera également convoqué avant la fin du mois d'août. Pour rappel, le rapprochement des Banques populaires et des Caisses d'épargne doit donner naissance au deuxième réseau bancaire français, après le Crédit agricole, doté de 8.000 agences et de 34 millions de clients.

Le chômage américain, moins fort qu'attendu

Selon les statistiques officielles publiées ce vendredi, l'économie américaine a supprimé 247.000 emplois en juillet, contre 320.000 attendu, et le taux de chômage aux Etats-Unis a diminué à 9,4%, contre 9,5% en mai et alors qu'il était annoncé à 9,6%. L'économie américaine "s'éloigne du gouffre" et du "spectre de la dépression", selon la Maison Blanche. Le nombre de suppressions de postes mensuelles est ainsi le plus faible depuis le mois d'août 2008 et le taux de chômage recule pour la première fois depuis avril 2008. Depuis le début de la récession en décembre 2007, l'économie américaine a supprimé 6,7 millions d'emplois, a précisé le département du Travail. Le taux de chômage de juillet donne une indication sur la vigueur de la reprise. Son recul vient ainsi soutenir les propos du président Barack Obama, qui s'est attaché, jeudi à défendre bec et ongles sa politique de relance et à assurer aux Américains que le pays assistait au "début de la fin" de la crise économique. Cette position rejoint celle du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, pour qui on "observe de plus en plus de signes montrant que la récession a touché le fond". Parmi les indicateurs encourageants publiés ces derniers jours aux Etats-Unis, la chute de demandes hebdomadaires d'allocation chômage. Mais le déficit budgétaire du pays atteint 1.300 milliards de dollars en juillet, sur les dix premiers mois de l'exercice budgétaire en cours qui se termine le 30 septembre. Les dépenses ont augmenté de 530 milliards de dollars - soit 21% - par rapport à juillet 2008, tandis que les recettes ont chuté de 350 milliards de dollars - soit 17%.

 

 

 

Commentaires 7
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les nouveaux empereurs sont banquiers n'est il pas !.....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il ne faut pas etre scandalisé par le prétendu "retour" des bonus bancaires. Après la nécessaire période d'hypocrisie durant lesquels les établissements bancaires et financiers devaient faire le dos rond devant les justes accusations de prédateurs de...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il faut faire comme en Suède,quand le salaire dépasse certaine limite,ce qu'on gagne au dessus, on doit donner à l'Etat (comme impot).Nos pauvres seront moins malheureux.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Y a bon. On s'inquiétait pour notre futur carrière, mais on va continuer.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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France : republique bananiere d'Europe Centrale ou les dettes sont publiques et les profits prives. Republique : semblant de democratie ou le peuple elit beatement les individus qu'on veut bien lui presenter et qu'il ne connait pas, et a qui il va p...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Tout a fait, d'accord, chassez le naturel, il revient au Galop. Le Gouvernement et plus précisément notre Président est plus prompt à sanctionner la "racaille " des cités, les syndicalistes et les ouvriers qui défendent leur travail que tous ces voy...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bonjour, Oui c'est vrai, chassez le naturel, il revient au galop ! C'est intéressant de regarder ces faits de société comme résultats de l'expression d'archétypes humains : l'égoïste égocentrique irresponsable, incapable d'avoir une pensée qui dép...

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