Crise grecque : le gouvernement allemand en passe d'infléchir sa position ?

Énième rebondissement dans le feuilleton européen au sujet des déficits grecs, l'Allemagne se serait déclarée favorable à des aides bilatérales entre la Grèce et ses partenaires européens, après avoir ces derniers jours accordé sa préférence à une intervention du FMI (Fonds monétaire international). Le Premier ministre grec, George Papandréou, a répété samedi qu'il n'y aurait pas de défaut de son pays sur sa dette.

L'Union européenne et surtout la zone euro tentent avec peine d'approuver un mécanisme d'aide à la Grèce , confrontée à une crise budgétaire sans précédent.  Alors que les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne se retrouvent jeudi et vendredi prochains à Bruxelles pour un sommet en principe consacré à leur stratégie économique pour les dix ans à venir, la crise grecque devrait s'imposer au centre des débats.

La chancelière allemande Angela Merkel, dont l'opinion publique refuse de payer pour la crise grecque, a clairement affirmé son opposition à un soutien financier direct, pour évoquer une aide du FMI (Fonds monétaire international). "Je ne crois pas pour le moment que la Grèce aie besoin d'argent [...] Je déconseille de provoquer des turbulences sur les marchés, en suscitant de fausses attentes du Conseil européen de jeudi", a-t-elle ainsi réaffimé ce dimanche dans une interview à la radio allemande.

Des aides bilatérales "à l'extrême rigueur"

Ce week-end, la chancelière a toutefois infléchi sa position en acceptant de prononcer le terme d'aides bilatérales. "Si la Grèce devait être menacée de cessation de paiement, elle serait aidée de manière bilatérale par les Etats ou bien on aura aussi recours à l'aide du FMI", a-t-elle déclaré sans s'engager davantage.

Même ambiguïté du côté de son ministre des Finances Wolfgang Schäuble. "A l'extrême rigueur, on pourrait avoir des aides bilatérales coordonnées", mais "la Grèce a par ailleurs [...] légalement la possibilité de bénéficier des aides du FMI", a-t-il dit dans une interview publiée dimanche.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a mis en garde Berlin vendredi. "Nous ne pouvons pas prolonger plus longtemps la situation actuelle", a-t-il déclarant vendredi, exhortant la zone euro à trouver un accord "dès que possible".

Une partie des pays de la zone euro réclame un dispositif d'aide financière à la Grèce, qui pourrait être approuvé lors du sommet de cette semaine. Il serait destiné à n'être activé qu'en cas de nécessité. Une manière de rassurer les marchés et de soutenir le gouvernement grec pour avoir mis en place un important plan d'austérité.

Faute d'accord, le Premier ministre grec Georges Papandréou a menacé de se tourner exclusivement vers le Fonds monétaire international, ce que certains pays européens jugent déshonorant.

La Commission européenne, quant à elle, n'exclut pas une contribution financière du FMI, mais seulement dans le cadre d'un mécanisme piloté par la zone euro. Ce dispositif de la zone euro a déjà été approuvé dans ses grandes lignes par les ministres des Finances. Il serait constitué d'un système de prêts bilatéraux coordonnés, pour une somme allant de 22 à 25 milliards d'euros, à des taux inférieurs à ceux que doit verser aujourd'hui Athènes, selon une source européenne. Reste à l'Allemagne de donner son feu vert.

Quant à George Papandréou, qui cherche à rassurer ses partenaires européens, il a redit samedi : "Que chacun en soit certain, il n'y aura pas de défaut de la Grèce [sur sa dette]. La Grèce a un gouvernement fort et un peuple courageux. Nous reprenons la route de la stabilité économique".

Commentaire 1
à écrit le 22/03/2010 à 19:48
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Vu l'etat des finances en France nous pourrions peut etre vendre à l'allemagne quelques iles (guadeloupe martinique..)

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