Aide à la Grèce : Barroso exige la solidarité européenne

Dans un entretien ce mardi au Financial Times, le président de la Commission européenne appelle avec force et colère à la solidarité européenne alors qu'un sommet des pays de l'Union est prévu en fin de semaine, jeudi et vendredi et devrait aborder le sujet... si l'Allemagne le veut bien.

Dans la cacophonie invraisemblable en Europe sur l'éventualité d'une aide à la Grèce, le président de la Commission européenne, le portugais José Manuel Barroso, se fâche. Dans un entretien ce mardi au Financial Times, il appelle avec force et colère à la solidarité européenne alors qu'un sommet des pays de l'Union est prévu en fin de semaine, jeudi et vendredi et devrait aborder le sujet... A ceci près que selon la chancelière allemande très réticente à l'idée de devoir débourser de l'argent pour aider Athènes, ce ne sera pas le cas. Pour Angela Merkel, les dirigeants de l'UE (Union européenne) ne doivent pas créer d'"illusions" pour les marchés en créant des attentes sur l'aide grecque, lors d'une interview à la radio publique allemande, Deutschlandfunk . "La Grèce n'est pas insolvable et donc la question sur l'assistance n'est pas celle dont nous avons besoin de discuter dès maintenant", a redit la chancelière avant d'ajouter :  "Je pense qu'il est important que nous ne créions pas d'illusions."

Le Premier ministre grec George Papandreou et le président de la Commission européenne José Barroso, avaient auparavant déclaré que l'Union européenne devrait préciser son plan de sauvetage au sommet les 25-26 mars prochain à Bruxelles. Et ce matin, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou a expliqué que son pays n'allait  "pas au sommet de l'UE comme un mendiant." "Nous voulons une solution européenne" a-t-il ajouté.

Dans ce concert discordant, le vice-Premier ministre grec Theodoros Pangalos a ajouté lundi un gros couac avec deux déclarations musclées. Dans la première, il estime que "si aucun mécanisme de soutien de l'Union européenne n'est décidé rapidement, l'euro n'aura plus de sens". Et dans la seconde, il accuse l'Allemagne de jouer contre la Grèce et contre la solidité de la zone euro car elle "a intérêt à ce que l'euro baisse pour augmenter ses exportations" et elle "autorise même ses banques à spéculer contre la Grèce". Berlin appréciera.

La présidence espagnole de l'UE dit, elle, vouloir faire en sorte que le principe d'une aide financière à la Grèce soit adopté lors du sommet des dirigeants européens de cette semaine. "La présidence espagnole va travailler pour ça" souligne le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

De son côté, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, souligne que la Grèce est un partenaire crédible. Il se dit impressionné par les mesures adoptées par Athènes pour réduire son déficit en augmentant les taxes et en réduisant les salaires et les retraites. Il estime que les difficultés de la Grèce proviennent de sa perte de compétitivité depuis l'adoption de l'euro. A ses yeux, si la situation devait rester difficile, la zone euro devra disposer d'un instrument pour aider la Grèce. Mais il considère qu'il n'y a pas d'obligation de parvenir à un accord sur ce point lors du sommet européen de cette fin de semaine. Il n'est en revanche pas favorable à ce que la Grèce se tourne vers le FMI, le Fonds monétaire international, sans exclure une intervention conjointe de l'Union et du FMI. Il s'est dit au passage favorable à la création d'un FMI à l'européenne, un Fonds monétaire européen (FME).

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, auditionné lundi par le Parlement européen, y est allé lui aussi de son petit commentaire sur ce dossier. A ses yeux, les pays de la zone euro "partagent un destin commun" et tous ses Etats membres se doivent d'oeuvrer à la stabilité de la monnaie unique. "Il n'y a pas de zone euro à la carte". Des propos tenus en français, en anglais et pour une fois en allemand, à d

Jusqu'alors, la Grèce avait paru plutôt calmer le jeu. Elle peut se passer d'emprunts obligataires jusqu'à la fin avril et n'a pas encore décidé quand elle fera appel aux marchés pour refinancer sa dette, selon le vice-ministre des Finances, Philippos Sachinidis qui parlait sur la chaîne Mega TV.  Selon Petros Christodoulou, directeur général de la PDMA, l'agence chargée de la dette du pays, qui a accordé un entretien à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la Grèce doit émettre environ 16 milliards d'euros d'emprunts d'ici la fin mai. Elle doit en effet rembourser 23 milliards d'euros entre le 19 avril et le 23 mai mais le gouvernement dispose d'un solde financier net positif de 7 milliards.

Selon la banque centrale grecque, le pays connaîtra cette année encore un recul de son PIB (produit intérieur brut) de 2% et une inflation de 3%. Elle considère que le déficit public grec a été un peu supérieur aux attentes en 2009 avec 12,9% contre 12,7% attendus et une dette de 115% du PIB contre 113% prévus.

Commentaires 5
à écrit le 23/03/2010 à 12:27
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Ca ne fait que refléter des idées reçues. Allez sur le site de la banque mondiale pour voir quels sont les pays les plus endettés globalement et quelle est la dette par tète dans chaque pays. Et vous verrez, que ceux qui sont les plus endettés ne son...

à écrit le 23/03/2010 à 10:13
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Ca y est c'est la fin d'une "belle" utopie. C'était un beau projet mais il fallait commencer par vérifier les chiffres en 2000. Ce n'est pas l'Europe qui ne marche pas, c'est excatement comme aux USA c'est le VOL, MENSONGES;ESCROCS qui ne vont pas et...

à écrit le 23/03/2010 à 10:08
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dehors les PIGGS! et retour a un axe franco allemand fort!!

à écrit le 23/03/2010 à 9:03
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Que l on s en refere au traite signe entre les pays europeens puisque tel a ete le cas!

à écrit le 23/03/2010 à 8:13
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Barrosso voudrait transformer les Etats économes et travailleurs du Nord de l'Europe en banques travaillant à perte prenant en charge les dettes des "PIIGSF" (4 000 miliards d'euros) Que les "PIIGSF" prennent exemple sur le Portugal qui vend ses acti...

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