La Grèce lance une nouvelle émission obligataire

Le pays en crise a mandaté cinq banques pour un nouvel emprunt "benchmark" à sept ans, son premier test du marché après la mise au point la semaine dernière d'un mécanisme d'aide impliquant à la fois la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI).

Après avoir obtenu un soutien des pays de la zone euro en fin de semaine dernière, la Grèce a décidé de tester immédiatement le marché en lançant ce lundi une émission obligataire à sept ans. Le montant de cet emprunt n'a pas été précisé. Des sources bancaires ont indiqué que le montant du livre d'ordre a atteint près de 5 milliards d'euros.

On sait que le gouvernement hellène a mandaté les banques Société générale (SG), Crédit agricole, ING, Bank of America-Merrill Lynch, ainsi que Alpha Bank et Emporiki, filiale grecque du Crédit agricole. Les chefs de file ont fait état d'un spread indicatif de l'ordre de 310 points de base au-dessus de la courbe des swaps. L'actuel emprunt grec à sept ans a un coupon de 4,3% et donne un rendement de 6,01%.

Dès ce week-end, l'agence de gestion de la dette publique grecque avait annoncé au Financial Times que le gouvernement d'Athènes voulait emprunter quelque 5 milliards d'euros (6,7 milliards de dollars) sur les marchés obligataires. Il faut dire que la Grèce, notée A2 par Moody's et BBB+ par Fitch et Standard & Poor's, a 23 milliards d'euros d'échéances obligataires à rembourser d'ici la fin mai. Le pays va donc devoir lever au moins 16 milliards d'euros par des émissions obligataires dans les semaines qui viennent pour respecter ses engagements.

Pas d'appel au FMI

Cette première émission obligataire intervient quatre jours après l'approbation par les pays de la zone euro de l'UE, à l'issue d'âpres tractations, d'un plan d'aide à la Grèce financé par des prêts européens et du Fonds monétaire international (FMI), un mécanisme inédit depuis le lancement de la monnaie commune.

Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a indiqué ce lundi que la Grèce n'avait pas sollicité d'aide auprès de son institution et qu'il n'était pas évident à l'heure actuelle qu'elle ait besoin d'une aide. "Nous sommes prêts à aider la Grèce, tout comme n'importe lequel de nos membres, mais il n'est pas évident aujourd'hui que cette aide soit absolument nécessaire", a-t-il observé.

Dans le sillage de ces déclarations, le dirigeant a appelé à une plus grande coordination de la zone euro pour éviter la formation de grands déséquilibres dans le système. "L'une des leçons de la crise en Europe est qu'une monnaie unique sans coordination économique suffisante peut aboutir à des déséquilibres énormes". "A la suite de cette crise, il faut accélérer l'intégration européenne et non la ralentir (...) Le temps est venu de porter le projet européen au niveau supérieur", a estimé Dominique Strauss-Kahn.

Commentaire 1
à écrit le 29/03/2010 à 10:01
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Bonne affaire pour les banques. Après avoir saigné les entreprises l'année dernière en les contraignant à émettre des obligations à des taux atteignant les 8%, voilà que les "circonstances" leur permettent de souscrire à une dette souveraine avec une...

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