L'Europe doit se mettre d'accord sur une stratégie coordonnée pour retirer les mesures exceptionnelles de soutien à l'économie mises en place pendant la crise, a déclaré jeudi la chancelière allemande Angela Merkel. "La question des stratégies de sortie (de crise) est importante pour nous. Pour être honnête, je suis assez préoccupée par cette question", a-t-elle dit.
"D'autres disent 'je ne pourrai avoir une stratégie qu'une fois que j'aurai fait reculer le chômage', ce qui est contradictoire (...) Nous allons nous concentrer sur une stratégie de sortie de crise coordonnée en Europe", a-t-elle expliqué. "Nous avons désormais établi que nous allions faire campagne pour une taxe sur les marchés financiers et c'est quelque chose que nous allons mettre en avant lors du sommet du G20 au Canada" fin juin, a-t-elle ajouté.
De son côté, le Commissaire européen à la concurrence Joaquim Almunia, vice-président de la Commission, s'est dit favorable à une interdiction européenne des ventes à terme sur les produits financiers qui servent à spéculer contre la dette souveraine des pays de la zone euro, notamment les fameux CDS, Credit Default Swaps, ces assurances contre le défaut d'un emprunteur. L'Allermagne a décidé mardi soir unilatéralement de les interdire.
Il est par ailleurs contre une intervention sur les marchés (par exemple de la BCE, la banque centrale européenne) pour soutenir l'euro, estimant que le bon cours de la monnaie européenne est celui fixé par les marchés. L'euro regagne d'ailleurs des couleurs depuis mercredi midi.
La ministre française de l'économie Christine Lagarde s'est, elle, prononcée ce jeudi sur RTL contre l'interdiction des ventes à nu sur CDS. A ses yeux, et contrairement à ce qu'a dit la veille Angela Merkel, elle affirme : "je ne crois absolument pas que l'euro soit en danger. L'euro est une devise solide, crédible qui a assuré la stabilité de la zone pendant plus de dix ans".