Silvio Berlusconi sauve sa majorité

Le gouvernement italien a obtenu la confiance de 342 députés, 275 ont voté contre et trois se sont abstenus.

Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi a obtenu mercredi la confiance de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, son rival à droite, ayant décidé de ne pas faire chuter le gouvernement.

Si la perspective d'élections législatives anticipées s'est éloignée en Italie, au moins provisoirement, ce vote ressemble plus à une trêve qu'à une sortie de crise entre Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini, la rupture entre les deux hommes étant consommée depuis juillet.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a obtenu la confiance de 342 députés, 275 ont voté contre et trois se sont abstenus.

Dans son allocution devant les députés, "Il Cavaliere" avait prévenu que l'Italie ne pouvait se permettre une période d'instabilité dans un climat de crise économique persistante.

"Il est tout à fait dans l'intérêt du pays de ne pas risquer de provoquer une phase d'instabilité, alors même que la crise n'est pas encore derrière nous", a-t-il dit avant le vote.

Président de la Chambre, Gianfranco Fini a pour alliés une trentaine de députés. Il a observé les débats du perchoir avant de participer au vote.

Son camp avait prévenu qu'il ne voterait pas contre Silvio Berlusconi en raison de son soutien global au programme en cinq points développé par le président du Conseil lors de son discours de politique générale quelques heures avant le vote.

Ces propositions pour la deuxième partie du mandat de Silvio Berlusconi portent sur une réforme du système judiciaire, une augmentation de l'autonomie fiscale des régions, la lutte contre le crime organisé et l'immigration clandestine et un plan d'aide au Mezzogiorno, le sud déshérité de l'Italie.

CRISE

S'adressant à la Chambre, Italo Bocchino, le chef des députés rebelles, a cependant prévenu que les alliés de Fini pouvaient à tout moment faire tomber le gouvernement. "Cela prouve que, sans nous, le gouvernement ne peut s'en sortir seul et que nous sommes une force avec laquelle Berlusconi va devoir dialoguer à l'avenir", a-t-il lancé.

Les prochaines élections sont prévues en 2013 mais les divisions au sein de la droite paraissent tellement profondes que le gouvernement risque de ne pas tenir jusque là.

"Nous assistons aujourd'hui à une crise très grave au sein de la majorité et il sera très difficile de la résoudre", a remarqué le député d'opposition Roberto Colaninno avant le vote. "Une crise ouverte demeure."

Il n'est pas courant que Silvio Berlusconi vienne ainsi s'exprimer devant les députés, mais cette fois, son intervention s'inscrivait dans la foulée de la spectaculaire rupture, survenue fin juillet, avec son ancien allié Gianfranco Fini.

Les relations entre les deux hommes se sont progressivement envenimées jusqu'à cet été lorsque Fini a subi une motion de censure interne de la part de la direction du Peuple de la Liberté, la formation conservatrice qu'il avait cofondée avec Berlusconi en 2008.

Fini a alors reproché à Berlusconi de "ne pas avoir une conception tout à fait libérale de la démocratie" et de diriger l'Italie comme l'une de ses entreprises.

A l'époque, Silvio Berlusconi, qui dénonce les ambitions personnelles de Fini, a menacé de réclamer des élections anticipées, ce dont il s'abstient désormais. "Parce qu'il lit les sondages", a raillé Italo Bocchino.

La cote de popularité du président du Conseil n'a cessé de baisser depuis son élection en 2008 alors que l'Italie reste confrontée à une croissance économique faible, un chômage élevé et une dette particulièrement lourde.

De son côté, Gianfranco Fini ne recueillerait que 7 ou 8% des voix en cas de scrutin anticipé, selon les instituts de sondage.

Du patronat aux syndicats en passant par l'Eglise catholique, de nombreuses voix se sont élevées pour rappeler aux deux hommes que l'Italie était aux prises avec des problèmes plus importants que leur propre rivalité.

Les nouvelles projections gouvernementales pour 2011 rendues publiques mercredi abaissent la prévision de croissance économique à 1,3% et élèvent la dette à 119,2% du PIB.

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