Christian Noyer fait ses recommandations pour éviter une nouvelle crise

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, s'est déclaré pour une hausse de la capacité de prêt du fonds de stabilité financière européen (FESF) et pour une clarification rapide des ratios de liquidité qui seront imposés aux banques par les règles de Bâle III.
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Lors d'une audition par la Commission des finances du Sénat, Christian Noyer s'est exprimé à la fois en faveur d'une clarification rapide sur les ratios de liquidité des banques et de l'augmentation de la capacité de prêt du FESF. Le gouverneur de la Banque de France, et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a également déclaré que la croissance française du premier trimestre annoncée par la Banque de France n'était pas forcément représentative.

Clarifier vite les ratios de liquidité Bâle III

Les ratios de liquidité qu'imposeront aux banques les futures règles de "Bâle III" doivent être clarifiées rapidement a insisté Christian Noyer. Les règles de Bâle III, qui visent à renforcer la solvabilité des établissements bancaires afin d'éviter une nouvelle crise financière, incluent de nouveaux ratios en matière de niveaux et de nature des liquidités détenues par les banques.

"Ces ratios correspondent à un vrai besoin sur le fond : la crise a été autant une crise de liquidité qu'une crise de solvabilité", a déclaré Christian Noyer. "Pour autant, ces deux ratios ont été faits très vite et ils présentent à mon avis quelques défauts."

Le gouverneur de la Banque de France a notamment regretté l'importance des obligations souveraines dans le calcul de ces ratios de liquidité. "Plus vite nous pourrons clarifier le contenu exact des ratios, mieux ce sera non seulement pour le système bancaire mais pour ce qui est derrière surtout, c'est-à-dire le financement de l'économie mondiale, européenne et donc française", a-t-il expliqué.

Le Comité de supervision bancaire a publié en décembre dernier les résultats des derniers tests d'application des règles Bâle III sur la solvabilité des banques.

Augmenter la capacité de prêt du FESF

Christian Noyer s'est également déclaré favorable à une augmentation des fonds effectivement mobilisables par le fonds européen de stabilité financière (FESF). Ce fonds créé l'an dernier pour venir en aide aux Etats de la zone euro en difficulté financière, dispose d'une capacité théorique de 440 milliards d'euros. Mais il ne peut pour l'instant mobiliser que 250 milliards d'euros environ dans les meilleures conditions financières.

Un débat est en cours sur une éventuelle augmentation de ces moyens pour les porter effectivement à 440 milliards. "Il me semble que si l'on pouvait augmenter la capacité effective de prêt dans cet ordre de grandeur, ce serait bien", a dit le gouverneur de la Banque de France.

La croissance française du premier trimestre pas forcément représentative

On retiendra également de l'intervention de Christian Noyer, son commentaire sur la croissance française. Il estime que les 0,8% attendus au premier trimestre par la Banque de France n'est pas forcément représentative de la tendance des trimestres suivants. "Il y a notamment un effet assez fort de la fin de la prime à la casse sur les commandes de véhicules, et donc les mises en production en décembre et en janvier", a expliqué Christian Noyer lors d'une audition au sénat. "Nous prévoyons un très fort premier trimestre, ça ne veut pas dire qu'on va avoir quatre trimestres aussi forts."

Le gouvernement prévoit pour l'ensemble de cette année une croissance de 2,0%, un objectif nettement supérieur au consensus, actuellement de 1,5%. "Si nous avons vu juste, si notre enquête est confirmée, avoir un premier trimestre très fort aidera à avoir une moyenne un peu meilleure sans doute que les prévisions qui ont été faites par les instituts", a ajouté Christian Noyer.

Commentaires 3
à écrit le 06/06/2011 à 13:04
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Au vu et à la lecture des interventions de ce monsieur, il serait bien plus crédible et au moins aussi désopilant affublé d'un gros nez rouge et d'une paire de godasses taille 75.

à écrit le 06/06/2011 à 10:02
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Encore des emprunts, encore du laxisme, du laisser-aller. Noyer est dans le sens du vent. Alors qu'il devrait donner l'exemple d'une saine gestion, il veut plaquer sur nos enfants de nouvelles dettes, et il s'en fout ! Il n'y aura pas de saine économ...

à écrit le 09/02/2011 à 13:19
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Il est trop tard.

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