Vers une demande record de pétrole en 2011

La hausse de la production de l'Opep et le niveau confortable des réserves de brut dans les pays développés devraient contenir la tendance haussière des cours du brut malgré l'augmentation de la demande qui atteindra des niveaux records en 2011, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
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Selon l'AIE, qui conseille vingt-huit pays industrialisés pour leur politique énergétique, l'Opep a augmenté sa production de 280.000 barils par jour (bpj) en janvier par rapport à décembre, à 29,85 millions de bpj, soit son plus haut niveau depuis deux ans. L'organisation menée par l'Arabie saoudite a de son côté annoncé, ce jeudi dans un rapport, avoir augmenté sa production de 400.000 bpj, à 29,72 millions de bpj en janvier, son plus haut niveau depuis décembre 2008 alors que les cours du Brent se maintiennent au-dessus de la barre des 100 dollars.

Elle a revu en hausse de 400.000 bpj sa prévision concernant le niveau de la demande pour son propre pétrole cette année, à 29,80 millions de bpj. L'Opep estime que la demande mondiale de pétrole progressera cette année de 1,40 million de bpj, soit 170.000 bpj de plus que prévu initialement.

Elle a toutefois prévenu que les cours du pétrole pourraient jouer sur le niveau de la demande. "Si les prix restent élevés, cela conduira à une baisse de l'utilisation des carburants pour le transport", indique l'Opep. Le cartel dispose encore de capacités de production inutilisées de 4 à 6 millions de bpj et constitue la seule source de pétrole supplémentaire pour le monde si la demande dépasse encore les attentes cette année après la demande importante de 2010.

Tensions apaisées

"Il y a un peu plus de production de la part de l'Opep car ils perçoivent les mêmes indications que nous sur le front de la demande, en particulier en Asie. La souplesse de l'attitude de l'Opep est une bonne chose", explique David Fyfe, chef de la division Industrie et marchés pétroliers de l'AIE, dans un entretien accordé jeudi à Reuters Insider.

"Les prix ont grimpé d'environ 75 dollars en septembre à 95 dollars et au delà en raison d'un rétrécissement du marché physique", poursuit-il. L'AIE dit avoir légèrement relevé sa prévision de croissance de la demande en brut pour 2011, de 50.000 bpj à 1,46 million de bpj. Si cette croissance représente près de la moitié seulement de celle enregistrée en 2010, la demande mondiale dépassera toutefois les 90 millions de bpj fin 2011, ce qui ne s'était jamais produit.

L'AIE précise que l'offre en provenance de pays non membres de l'Opep est restée inchangée par rapport à décembre, notamment en raison de difficultés techniques qui ont continué de perturber la production. Elle a indiqué aussi que les stocks de pétrole de l'OCDE avaient baissé à un plus bas de deux ans à 57,5 jours de réserves en décembre, contre 58,3 jours en novembre, mais que ce niveau restait confortable.

Les tensions entre l'AIE et l'Opep se sont accrues ces derniers mois du fait des inquiétudes des pays occidentaux de voir les prix du pétrole alimenter l'inflation, ce qui les forceraient à relever leur taux d'intérêt, fragilisant du même coup la reprise économique. Elles sont depuis apaisées et l'AIE a déclaré qu'il n'y avait pas d'urgence d'augmenter la production malgré les prix dépassant les 100 dollars le baril, le niveau des stocks mondiaux et les capacités non utilisées de l'Opep servant de garanties.

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