Côte d'Ivoire : la France frappe de nouveau mais Gbagbo reste indélogeable

Les forces d'Alassane Ouattara ne désarment pas et maintiennent le siège de la résidence de Laurent Gbagbo à Abidjan. L'armée française est de nouveau intervenue mercredi soir pour secourir l'ambassadeur japonais. Pendant ce temps, le président sortant ivoirien se terre dans son bunker.
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L'assaut lancé mercredi à Abidjan par les forces d'Alassane Ouattara, le président ivoirien sorti vainqueur des urnes le 28 novembre dernier, n'a pas permis de déloger son rival Laurent Gbagbo. Néanmoins, les pro-Ouattara maintiennent le siège de la résidence du président sortant. Quelques explosions ont d'ailleurs retenti dans la nuit de mercredi à jeudi.

Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo basé à Paris, a déclaré à Reuters que la résidence du président sortant avait été de nouveau attaquée dans la soirée et que des hélicoptères de la force française Licorne et de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) participaient à cet assaut.

L'ambassade de France a confirmé l'intervention française. "Deux pick-ups armés venant de la résidence de l'ancien président Gbagbo se sont efforcés de pénétrer dans la résidence de France en tirant", a dit le ministre de la Défense devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.Les véhicules "ont été détruits par les hélicoptères de Licorne", a-t-il ajouté.
L'opération s'est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi.

A la demande des Nations unies, la force française Licorne est également intervenue pour aller secourir par hélicoptère l'ambassadeur du Japon en Côte d'Ivoire après l'intrusion dans sa résidence à Abidjan de combattants fidèles à Laurent Gbagbo, a confirmé jeudi l'armée française. "Grâce à l'aide de l'armée française et des Nations unies, l'ambassadeur a été secouru avec sept autres collaborateurs", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Tokyo. Et d'ajouter : "Le ministère a été informé qu'ils étaient tous en bonne santé"

Une source proche de l'opération a indiqué à la presse que qu'"au moins un" blindé a été "neutralisé" par un tir de Licorne dans la caserne de la Garde républicaine voisine de la résidence de M. Gbagbo.Un habitant de la zone a fait état de près d'une dizaine de tirs des hélicoptères français.

Toujours devant la commission du Sénat, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré jeudi que la France avait reçu plusieurs requêtes d'exfiltrations, notamment de la part d'Israël.

Vaines négociations

Mercredi, alors que la France espérait voir aboutir favorablement les négociations menées avec Gbagbo sur ses conditions de départ, celles-ci se sont avérées infructueuses. Obstiné, le président sortant refuse d'abdiquer et de reconnaître la victoire de Ouattara . Face à cet échec, le clan Ouattara a par conséquent décidé de reprendre les armes. A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a reconnu l'échec des négociations et dénoncé l'"intransigeance" de Laurent Gbagbo, tout en soulignant que ni les soldats français de la force Licorne ni les casques bleus de l'Onu n'étaient engagés dans les affrontements.

L'Afrique du Sud, le Togo et l'Angola pourraient accueillir Laurent Gbagbo si celui-ci acceptait de quitter le pouvoir, a-t-on appris mercredi de sources proches de l'Union africaine.

En raison de la poursuite des combats, les conditions de vie sont de plus en plus précaires à Abidjan, où la population a notamment beaucoup de difficultés à se procurer de l'eau potable. Plus de 1.500 personnes ont été tuées dans les violences en Côte d'Ivoire depuis la fin novembre. Et les organisations humanitaires multiplient les déclarations concernant la situation "absolument dramatique" du pays.

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Commentaires 3
à écrit le 08/04/2011 à 6:38
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C'est un peu le Salvador Allende de l'Afrique ce gars.

à écrit le 07/04/2011 à 12:33
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Où est-il ce droit aux peuples à disposer d'eux-mêmes ? Ce n'est pas à la France (ou à d'autres) à dicter ce qui lui plait, mais aux locaux à décider ce qu'ils veulent. Et la question dont personne ne parle: combien cela coûte au contribuable françai...

à écrit le 07/04/2011 à 10:05
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Ou alors garder et maintenir le" boulanger "dans son bunker(?) . Au moins on sait où il est; pour ensuite tenter de reconstruire le pays.

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