Inquiétudes renouvelées sur la reprise japonaise

La Banque du Japon a maintenu son taux directeur entre 0% et 0,1%. Elle prévoit un rebond de l'économie à l'automne seulement. Par ailleurs, la production industrielle et la consommation des ménages sont en nette baisse.
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La Banque du Japon (BoJ) n'a pas modifié sa politique monétaire ce jeudi. Elle souhaite savoir plus précisément si les retombées du séisme du 11 mars risquent de remettre en cause le retour de l'économie à une reprise modérée.

Dans son évaluation semestrielle de la conjoncture économique, la banque centrale a abaissé ses prévisions de croissance et estimé que l'économie était entrée en récession au début de l'année. Le taux d'intervention de la BoJ reste dans une fourchette de 0% à 0,1%.

Selon la BoJ, la reprise économique post-séisme s'accélérera à partir d'octobre. Les prévisions pour l'exercice fiscal 2012-2013 ont été relevées, de même que l'estimation de l'inflation pour l'exercice en cours.

A l'issue de la réunion de politique monétaire, le gouverneur de la BoJ Masaaki Shirakawa a assuré avoir bien conscience de l'incertitude des perspectives économiques.

Rejet d'une proposition interne

Les acteurs de marché ont été surpris d'apprendre qu'une proposition inattendue du vice-gouverneur Kiyohiko Nishimura avait été rejetée. Ce dernier proposait d'accroître l'enveloppe réservée aux rachats d'actifs et aux opérations sur le marché de 5.000 milliards de yens (61 milliards de dollars) pour la porter à 45.000 milliards de yens.

Il est très rare qu'une proposition soumise par l'un des deux vice-gouverneurs soit ainsi rejetée. La réunion se déroulait sur fonds de mauvaises statistiques macro-économiques, avec notamment une baisse sans précédent de la production industrielle au mois de mars.

"Je pense qu'il est raisonnable de la part de la BoJ de prévoir un rebond à l'automne, car les fondamentaux économiques se reprenaient déjà avant le séisme de mars", a commenté Yoshito Sakakibara, économiste chez JPMorgan Chase à Tokyo.  "Mais les marchés s'inquiètent toujours de l'état des chaînes d'approvisionnement, car il est délicat de prévoir dans l'immédiat les progrès que feront les entreprises dans les mois à venir."

La banque centrale juge avoir agi de façon préventive en assouplissant sa politique monétaire juste après la catastrophe, et comme attendu, les neuf membres de son directoire ont été unanimes pour maintenir les taux à leur niveau extrêmement bas.

La production industrielle et la consommation des ménages en berne

La catastrophe du 11 mars a nettement affecté l'activité des usines japonaises. La production a chuté de 15,3% par rapport à celle de février. Un tel recul mensuel n'a jamais été enregistré depuis la mise en place de cet indice de la production en 1953, selon les chiffres officiels publiés ce jeudi.

Quant à la consommation des ménages, elle a enregistré une baisse de 8,5% en mars sur un an.

Commentaire 1
à écrit le 28/04/2011 à 17:01
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Pour relancer la reprise, il faut construire de nouvelles centrales nucléaires car le Japon manque d'énergie électrique !

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