DSK prend ses quartiers à Broadway

Remis en liberté sous caution jeudi par la Cour Suprême de New York, Dominique Strauss-Kahn est arrivé vendredi soir dans un appartement situé à Boadway, dans le sud de Manhattan. Assigné à résidence avec un bracelet électronique, il sera à nouveau devant le juge le 6 juin.
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Dominique Strauss-Kahn, accusé de tentative de viol par la justice américaine, a rejoint vendredi soir l'appartement qu'il occupera temporairement dans le quartier de Broadway, à New York, après quatre nuits passées dans la prison de Rikers Island. La veille, la Cour Suprême de New York avait accepté sa remise en liberté sous caution.

Assigné à résidence, DSK devra porter un bracelet électonique, sera placé en permanence sous surveillance vidéo et un garde armé, payé à ses frais, surveillera les accès. Selon le parquet, ces mesures de sécurité vont coûter plus de 200.000 dollars par mois à l'ancien chef du Fonds monétaire international (FMI).
 

L'appartement est situé à proximité de Wall Street et de Ground Zero, site des tours jumelles du World Trade Center détruites lors des attaques du 11 septembre 2001. Certains habitants de Broadway n'étaient pas ravis de la présence de DSK dans le quartier. Un homme brandissait notamment un calicot sur lequel on pouvait lire : "DSK- pas chez moi." "Avec tous les médias et la publicité autour, cela va devenir difficile d'entrer dans l'immeuble", estimait une voisine.
 

Strauss-Kahn, qui a démissionné de son poste de directeur général du FMI jeudi, ne sera autorisé à quitter son appartement qu'en cas d'audience au tribunal, de rencontre avec ses avocats, de rendez-vous médical ou d'office religieux hebdomadaire.
Jeudi, au terme d'une audience de près de deux heures à la Cour Suprême de New York - entrecoupée par une suspension de séance d'environ 30  minutes, le juge Michael Obus avait accepté la demande de libération sous caution formulée par les avocats de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international. (

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Cette mise en liberté s'accompagnait de conditions sévères pour que DSK ne puisse pas fuir vers la France, qui de par sa loi n'extrade pas ses citoyens. DSK devra d'abord verser un million de dollars en cash, assortie d'une garantie de 5 millions de dollars adossée aux biens immobiliers qu'il possède aux Etats-Unis avec Anne Sinclair, sa femme. Il devra également remettre toutes les documents lui permettant de voyager.

"S'il y a le moindre problème avec ses conditions, la libération sous caution sera immédiatement suspendue", avait prévenu le juge en s'adressant directement à Dominique Strauss-Kahn. La société privée devra par ailleurs répondre à toutes les sollicitations de la Cour sur le déroulement de cette liberté conditionnelle.

Satisfait, DSK avait été escorté vers la sortie par deux policiers après avoir lancé un sourire - comme il l'avait déjà fait en entrant - en direction d'Anne Sinclair et de sa fille Camille, toutes les deux assises au premier rang.

Les deux femmes étaient arrivées quelques minutes avant l'audience, le visage fermé et sans un regard pour l'assistance. Elles ont refusé poliment mais fermement les cartes de visites que tentaient de leur transmettre des journalistes américains. Et sont restées impassibles tout au long de la séance, échangeant par instant quelques mots.

Auparavant, Dominique Strauss-Kahn avait formellement été inculpé pour sept chefs d'inculpation, dont agression sexuelle, tentative de viol et séquestration sur une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de New York. L'audience prévue vendredi, au cours de laquelle le grand jury devait donner son verdict, n'a ainsi plus lieu d'être et a donc été annulée.

DSK sera de nouveau entendu par le juge le 6 juin. Il devra alors dire s'il décide de plaider coupable ou non coupable des faits qui lui sont reprochés et pour lesquels il risque jusqu'à 25 ans de prison. Depuis le début de l'affaire, il a toujours nié ces accusations. "Chaque jour les preuves s'accumulent", avait pourtant lancé en début de séance l'adjoint du procureur John McConnell. "Ces preuves renforcent la version de la victime". Son procès aura lieu dans les 3 à 12 mois à venir.

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