La victoire d'Erdogan rassure les milieux d'affaires turcs

Depuis dimanche, les représentants du patronat turc saluent le résultat des élections législatives. Mais ils appellent aussi le gouvernement à renforcer le processus 
d'adhésion à l'Union europénne ainsi que la "stabilité fiscale" du pays. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan promet de faire de la Turquie la dixième économie mondiale à l'horizon 2023, soit six places de mieux qu'actuellement.
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Les milieux d'affaires turcs ont salué la nette victoire du parti de la justice et du développement (AKP) lors des élections législatives de dimanche. Avec 49,9 % des suffrages, l'AKP remporte une troisième victoire d'affilée mais ne parvient pas à rafler les deux tiers du parlement qui lui aurait permis de changer la constitution sans composer avec l'opposition. « La stabilité économique va continuer », juge Murat Yalçintas, président de la Chambre de commerce d'Istanbul.

Des indicateurs de conjoncture

Sous le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, l'économie turque a prospéré : baisse de l'inflation, triplement du produit intérieur brut par habitant et croissance de 8,9 % en 2010. " Le premier ministre a annoncé une série de nouveaux projets ", explique Tuncay Ozilan, président du groupe Anadolu Industrie en référence aux projets de canal entre la mer de Marmara et la mer noire et la création de trois nouvelles villes aux abords d'Istanbul et d'Ankara. " Avec cette élection, nous voyons que le peuple les a approuvés. Il faut toutefois s'attaquer au problème le plus important : le déficit des comptes courants ", nuance-t-il, à l'aide de " mécanismes de contrôle ". La Bourse d'Istanbul a réagi à la hausse à l'ouverture des marchés lundi tandis que la livre turque s'est appréciée face au dollar.

Les revendications du patronat

Dimanche soir, le premier ministre Erdogan a confirmé la priorité de son futur gouvernement : rédiger une nouvelle constitution pour remplacer le texte actuel hérité du coup d'état de 1980. Avec 326 députés, le parti AKP sera contraint de trouver des alliés au sein du parlement pour pouvoir faire passer son projet. La principale confédération patronale de Turquie, la Tusiad, dont les relations avec le parti au pouvoir sont tumultueuses, a salué cette annonce et appelé à ce qu'un "consensus soit trouvé" afin "d'atteindre les standards européens de démocratie". Elle appelle aussi le gouvernement à "consolider la stabilité fiscale du pays", à faire "baisser le chômage" et à "renforcer le processus d'adhésion" du pays à l'union européenne.

Création d'un super ministère de l'Economie

Avant même la tenue des élections, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait annoncé la semaine dernière la création d'un super ministère de l'économie. Son objectif est de faire de la Turquie la 10ème économie mondiale en 2023, date du centenaire de la République. La Turquie se classe aujourd'hui à la 16ème place.

Commentaires 2
à écrit le 14/06/2011 à 8:31
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Ni excés ni instabilité politique, c'est ce qu'il faut pour les affaires!

à écrit le 14/06/2011 à 7:03
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Juste bravo

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