Le FMI ne s'attend pas à un "crash" de l'économie chinoise

L'économie chinoise est sur la voie d'un atterrissage en douceur en dépit des vents contraires de l'économie mondiale, note le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié mercredi. L'institution plaide toutefois pour de nouvelles réformes mais a atténué son jugement sur la surévaluation du yuan
Selon le FMI, l'économie chinoise devrait atterir en douceur malgré un ralentissement de la croissance persistant depuis le début de l'année 2011 - Copyright Reuters

Depuis sa tour de contrôle de Washington, le Fonds monétaire international (FMI) surveille de près l'avion-cargo chinois. Mais si le gros porteur de l'économie mondiale perd de l'altitude, il devrait parvenir à atterrir en douceur si les autorités continuent à mettre en place de nouvelles réformes.

La fin du ralentissement au deuxième semestre

Malgré un sixième trimestre consécutif de ralentissement de l'activité en Chine avec une progression du PIB de 7,6% entre avril et juin contre 8,1% au cours des trois premiers mois de l'année, la croissance devrait "accélérer durant la deuxième moitié de l'année", indique ainsi l'institution dirigée par Christine Lagarde dans un rapport mis en ligne mercredi. "La politique mise en ?uvre devrait continuer à être adaptée aux objectifs de croissance fixés pour cette année", note le FMI qui ajoute que "dans l'éventualité d'une dégradation des perspectives extérieures, la Chine dispose de vastes marges de man?uvres pour répondre avec force, en recourant à la politique budgétaire comme ligne de défense principale".

La crise en Europe a pesé sur la croissance chinoise

Le FMI se veut ainsi plus rassurant que dans ses Perspectives pour l'économie mondiale mises à jour la semaine dernière. Le Fonds avait alors souligné "des risques extrêmes d'un atterrissage brutal en Chine" après avoir abaissé ses prévisions de croissance à 8% en 2012 -la plus faible progression annuelle depuis 1999- et à 8,5% en 2013. En cause, l'atterrissage en douceur voulu l'an dernier par les autorités chinoises pour lutter contre l'inflation et éviter une surchauffe dans le secteur immobilier "a rencontré des vents contraires plus forts que prévu à cause de l'aggravation de la crise dans la zone euro". Une nouvelle montée en puissance de la crise de la dette est d'ailleurs pointée du doigt come le principal risque extérieur pesant sur l'économie chinoise.

Le yuan désormais "modérément sous-évalué"

Sur la question monétaire, le FMI a aussi tempéré ses propos. Il évoque désormais un yuan "modérément sous-évalué", signe que la devise chinoise se rapproche progressivement de sa véritable valeur de marché, alors que le dernier rapport annuel sur l'économie chinoise parlait d'un yuan "substantiellement sous-évalué". "Le degré de la sous-évaluation du yuan a significativement diminué", a déclaré Markus Raudler, chef de mission du FMI en Chine, sans chiffrer cet écart et tout en relevant un désaccord persistant avec le gouvernement chinois qui considère que sa monnaie a atteint un niveau "proche de l'équilibre". Le taux de change du yuan reste un sujet de friction avec les partenaires commerciaux de la Chine, notamment les Etats-Unis où le sujet a refait surface dans la campagne électorale.

L'inflation maîtrisée permet d'assouplir la politique monétaire

L'institution souligne aussi une bonne maîtrise de l'inflation, passé de 6,5% il l y a un an à 2,2% en juin, ce qui a permis au gouvernement de desserrer sa politique monétaire et de soutenir l'activité. L'inflation en Chine devrait "rester comprise entre 3% et 3,5% cette année et tomber entre 2,5% et 3% en 2013", selon le rapport. La banque centrale a réduit trois fois les le niveau des réserves obligatoires des banques entre décembre et mai pour leur permettre de prêter davantage, avant d'abaisser deux fois ses taux d'intérêt directeurs, en juin et juillet. Ces "mesures sont bien calibrées pour la situation telle qu'elle est" actuellement, a commenté Markus Rodlauer.

La croissance intérieure doit être une priorité

Le chef de mission du FMI en Chine a enfin appelé pékin à rééquilibrer son économie pour accorder plus de place à la consommation et moins à l'investissement et aux exportations. "Le rééquilibrage interne est maintenant une priorité", a-t-il souligné, alors que la part de l'investissement dans l'économie chinoise atteint près de 50% du PIB, ce qui "crée de larges excédents de capacités dans l'économie". Le taux d'utilisation de ces capacités, notamment industrielles, "est tombé d'un peu moins de 80% avant la crise à environ 60% aujourd'hui", d'après le rapport. Pour rééquilibrer son modèle de croissance vers plus de consommation des ménages, la Chine doit "s'assurer que les fruits de la croissance soient distribués largement et de façon équitable" au sein de la population, a encore dit Markus Rodlauer.

Commentaires 3
à écrit le 25/07/2012 à 17:22
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si le fmi dit cela c'est que cela va mal en chine.ben quoi plus personne veut acheter des produits plastique aux tinois?

à écrit le 25/07/2012 à 16:09
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Quelle aberrance de penser que la Chine subisse quoi que soit des Pbs de l'Europe, économie qu'ils s'approprient pas à pas. Nous deviendrons rapidement leurs ouvriers car ils ont besoin de savoir faire, celui ci se trouvant chez nous.CQFD

à écrit le 25/07/2012 à 14:04
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Non l économie chinoise va connaître les conséquence du crash européen (automne 2012) !!!!

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