Recherche Xi Jinping désespérément

Le probable futur numéro un de la Chine n'a plus été vu depuis une semaine. Raison officielle, il s'est blessé au dos. Mais à quelque semaines du XVIIIème congrès du parti communiste chinois qui doit entériner l'accès au pouvoir d'une nouvelle génération, les spéculations vont bon train.
L'avant-dernière apparition publique du vice-président Xi Jinping (à droite)le 31 août, à l'occasion de la célébration des 20 ans de l'établissement des relations sino-coréennes du sud. Copyright Reuters

Où est donc passé Xi Jinping ? Depuis son discours le 1er septembre devant les cadres du parti à l'Ecole du Parti communiste, le vice-président de la Chine n'a plus été vu en public, faisant courir les rumeurs les plus audacieuses sur son état de santé. Celui qui doit remplacer Hu Jintao à la tête du parti communiste et être désigné président de la deuxième économie mondiale en mars prochain a en effet annulé le 5 septembre sa rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Son prétexte : une blessure au dos. Une autre rencontre était également programmée avec le Premier ministre du Danemark le 10 septembre, Helle Thorning-Schmidt, mais celle-ci n'a pas eu lieu non plus, comme d'ailleurs deux autres réunions avec des représentants étrangers. Le ministre des Affaires étrangères chinois a même affirmé que la rencontre avec la chef du gouvernement danois n'avait jamais été fixée. Alors même qu'elle avait été annoncée à la presse étrangère le 5 septembre.

Silence de Xi, activité des sortants

Il n'en faut pas davantage pour que les spéculations sur l'implacable bataille feutrée qui se joue au sein du parti communiste aillent bon train. Cette éclipse de Xi Jinping contraste en effet avec l'activité des « sortants ». Le président Hu Jintao a assisté le week-end dernier au sommet sur la coopération économique Asie-Pacifique (APEC) tandis que le Premier ministre Wen Jiabao s'adressait mardi aux invités du World Economic Forum qui se tient dans la mégapole portuaire de Tianjin. L'absence publique du probable futur leader de la Chine est d'autant plus remarquée que les autorités n'ont toujours pas fixé la date du début du Congrès au cours duquel une nouvelle génération de leaders doit accéder aux plus hautes fonctions.

Parallèle avec Bo Xilai

Cette « disparition » est largement commentée dans la blogosphère chinoise car elle est mise en parallèle avec une autre disparition : celle de Bo Xilai. L'ex-étoile rouge, populaire pour son néo-maoïsme, qui aurait dû aussi intégrer le saint des saints du parti, le bureau politique (politburo), à l'occasion du Congrès est gardé au secret. Il avait été déchu publiquement en mars - procédure inhabituelle - pour des faits de corruption qui remontent à l'époque où il était maire de la ville de Chongqing et avait enregistré des progrès fulgurants contre la mafia régnante, visiblement en utilisant des méthodes peu orthodoxes.

Fonctionnement opaque du PCC

Ces "disparitions" posent à nouveau le problème du fonctionnement opaque du parti communiste dans la désignation de ses leaders . L'absence totale de transparence du fonctionnement du pouvoir de la deuxième puissance économique du monde ne peut que déboucher sur d'intenses spéculations. "L'affaire est probablement plus ennuyeuse que dramatique, mais elle est dramatisée à cause du manque de transparence" du régime, juge ainsi Scott Kennedy, directeur du centre de recherches sur la Chine de l'université de l'Indiana, basé à Pékin et cité par l'AFP.
 

Commentaire 1
à écrit le 05/10/2012 à 18:59
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En Chine, c'est jamais bien bon quand un dirigeant souffre du dos, d'un rhume ou d'une mauvaise grippe. Dans ce pays, un "coup de froid" est souvent mortel.

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