12 "trucs" de communicants pour remporter un débat

A l'occasion du deuxième round entre Barack Obama et Mitt Romney, ce mardi, les spécialistes anglo-saxons en communication politique multiplient les bons conseils aux candidats, sur le fonds et sur la forme. Passage en revue en 12 points.
Barack Obama et Mitt Romney lors de leur premier débat - Copyright Reuters

Des millions de regards scruteront cette nuit le deuxième débat entre Barack Obama et Mitt Romney.  Dans les sondages, les deux candidats à la Maison Blanche sont au coude à coude. Auprès de l'ensemble des Américains, le Républicain dispose d'une légère avance selon la moyenne établie par le site Real Clear Politics avec 47,4% d'intentions de vote en sa faveur contre 47,1% pour l'actuel chef de l'Etat américain. Le candidat démocrate devra en outre rattraper son retard après la première rencontre organisée début octobre. "Ce n'était pas ma soirée", avait-il lui-même reconnu. Même le match des colisitiers entre Joe Biden et Paul Ryan a semble-t-il été remportée par le camp républicain. Toutefois, Barack Obama peut encore compter sur son avance dans le collège électoral. Il disposerait de 201 voix de grands électeurs contre 191 pour Romney, sur 270 nécessaire pour remporter l'élection. Entre les deux, 146 voix émanant des "swing states" - les Etats indécis - sont à répartir entre les candidats qui pourraient faire basculer le vote. Autrement dit : les jeux sont encore ouverts. Face à cette incertitude, l'enjeu du débat est d'autant plus grand. Aussi, avant la deuxième manche télévisuelle, les médias américains multiplient-ils les conseils aux candidats à grands renforts de "spin doctors", ces experts en communication politique devenus incontournables. Voici un aperçu de leurs recommendations. 

I - Le Langage Corporel

1. Être attentif

Grande leçon des débats précédents : la posture de celui qui écoute est primordiale. Outre-Atlantique, tout est filmé et montré, même celui qui ne parle pas, dans un montage qui utilise souvent la technique du "split screen" (écran divisé en deux, avec les deux candidats filmés simultanément). Jocelyn Noveck, reporter pour Associated Press, rappelle à ce propos un fâcheux incident de 1992 lorsque George H. W. Bush avait été vu en train de regarder sa montre, signe flagrant d'un ennui profond. Les divers experts interrogés vont dans le même sens qui font la part belle au langage corporel.

2. Opiner du chef...

Parmi les conseils, en matière de communication non verbale, Jerry Shuster, professeur de communication politique de l'université de Pittsburgh, interrogé par AP, opte pour "le regard droit dans les yeux, le corps penché vers celui qui parle, la tête levée". Et, bonne façon de montrer que l'on écoute : le hochement de tête.

3. Mais pas trop

Kathleen Hall Jamieson, enseignante en communication politique à l'université de Pennsylvannie conseille de ne pas trop paraître d'accord avec son opposant. Dans le cas contraire, cela risque de brouiller le message. Toutefois, "les candidats ne devraient approuver que les louanges aux soldats, les compliments aux épouses et les remerciements à l'université hôte", estime-t-elle.

4. Interrompre en douceur

Dans un débat, il arrive fréquemment que la parole se bouscule. Dans ces cas-là, Jerry Shuster, l'expert en communication politique de l'université de Pittsburgh conseille d'accompagner l'interruption d'un petit geste signifiant "là, je dois vous arrêter".

5. Ne pas trop boire !

Lors de son débat contre Joe Biden, Paul Ryan, le colisitier de Mitt Romney a été largement critiqué s'être trop fréquemment jeté sur son verre d'eau. Ce signe de nervosité ne lui a pourtant pas trop desservi puisqu'il a été qualifié de "vainqueur" lors de ce débat.

II - Le contenu du message

6. Choisir son public

En bons communicants, les candidats se doivent de s'adresser à un public précis. Mitt Romney aurait ainsi tout intérêt à parler du plan de santé aux femmes et d'immigration aux Latinos, affirme Maria Cardona, "spin doctor" démocrate citée par CNN.

Ces deux cibles sont des soutiens plutôt acquis à Barack Obama et qui ont été particulièrement courtisé pendant cette campagne en raison de leur poids dans la population.

7. Prendre les devants

A Mitt Romney, Maria Cardona conseille de prendre les devants et de s'excuser une troisième fois pour sa remarque sur les "47%" critiqués dans une vidéo.

8. Être aimable

"Le président est une figure paternelle", affirme Peter Johnson Jr, consultant, interviewé par la Fox. Aussi, les candidats doivent-ils, selon lui, montrer de l'empathie, se rendre particulièrement aimable. "Les gens veulent être aimés", affirme-t-il. Pour l'expert, les opposants donnaient trop de leçons lors de leur dernière rencontre.

9. Commander

Puisqu'il s'agit d'élire un président, un chef de troupe, Peter Johnson recommande de se montrer combatif. Dans la lutte contre le fort taux de chômage, l'une des grandes préoccupation du moment, il conviendrait d'affirmer "voilà ma solution". Mais pas question d'effrayer non plus .L'expert, qui affirme avoir prodigué les mêmes conseils à des dirigeants comme Donald Trump, il faut être un rassembleur qui montre la voie pour "rentrer à la maison".

10. Inspirer

"On veut de l'inspiration, pas de la transpiration", s'amuse le spécialiste interrogé par la Fox. Sur ce point, l'un des conseils proposé par Amy Greene, auteure de l'Amérique après Obama et blogueuse repérée par l'Express, va dans le même sens. Pour cette dernière, qui s'adresse plus spécifiquement à Barack Obama, il convient d'en revenir aux thèmes de "l'espoir et du changement" qui avaient tant fait pour son élection en 2008.

11. Être plus précis

L'un des points à développer encore davantage, pour de nombreux analyste, c'est le programme économique. Les Démocrates devraient "se concentrer encore plus sur ce qui intéresse fondamentalement les électeurs: l'économie", estime Amy Greene. Un constat partagé par Maria Cardona, la stratège démocrate citée par CNN. Celle-ci conseille d'ailleurs à Mitt Romney d'insister davantage sur ce que sera son administration s'il est élu.

12. Être passionné

Pour Amy Greene, Barack Obama " doit ressusciter le combattant, le bourreau de travail, celui qui comme il le faisait en 2008 livre la bataille de sa vie, à partir d'une vision à laquelle il croit passionnément." Dans le même ordre d'idées, Ana Navarro, politologue républicaine interrogée par CNN, conseille à l'actuel président de "se montrer plus, parler plus, reprendre confiance et espoir, sinon, il devra rentrer chez lui".
 

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Commentaires 8
à écrit le 17/10/2012 à 18:58
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Je suis désolé, je ne remercie pas les Etats Unis pour leur refus de réduire leurs émissions de CO2, pour leur refus de ratifier Kyoto, de continuer de massacrer l'environnement dans pleins de pays pour gagner d'e l'argent sur le pétrole, de faire un...

à écrit le 17/10/2012 à 15:27
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Le fond, c'est être honnête. Cette élection pour la première démocratie au monde nous intéresse au plus haut point, puisqu'il s'agit de faire vivre, ou mourir un tiers de millards de gens. Or il se trouve que les candidats sont à l'équilibre. La vrai...

le 17/10/2012 à 15:54
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Nous avons une grande messe à célébrer: la liberté des hommes contre les tyrans politiques.

le 23/10/2012 à 7:52
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Non, la première démocratie, c'est l'Inde, les Etats-Unis et en general, les occidentaux, c'est le premier nombril de la terre...a bon entendeur...

à écrit le 17/10/2012 à 11:05
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13ième règle: avoir raison...

à écrit le 17/10/2012 à 5:48
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auteur ne prend pas de e...

à écrit le 16/10/2012 à 22:03
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Tout est vrai! Rien à redire!

à écrit le 16/10/2012 à 21:24
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Sinon, Franck Lepage est aussi un très bon spécialiste.

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