Le FMI craint l'apparition de "nouvelles crises" venues des États-Unis et des émergents

L'incertitude budgétaire américaine et la vulnérabilité de plusieurs pays asiatiques fait craindre au FMI de nouvelles crises. L'institution a revu mardi à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale .
Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI, craint de "nouvelles crises", notamment en provenance de "l'incertitude" budgétaire aux États-Unis et des déséquilibres des pays émergents. (Photo : Reuters)

Cinq ans après la chute de Lehman Brothers, le Fonds monétaire international (FMI) a refroidi les espoirs de reprise suscités par les données encourageantes de ces derniers mois. Inquiète, l'institution de Washington a en effet préféré souligner mardi dans ses projections économiques semestrielles "l'incertitude" budgétaire américaine et les "déconvenues" subies par les pays émergents, notamment depuis que la Fed a prévu à terme de réduire ses injections de liquidités.

Ainsi le FMI a-t-il été contraint de réviser à la baisse sa perspective de croissance mondiale pour cette année (2,9%) et l'an prochain (3,6%). Soit respectivement 0,3 et 0,2 point de moins que ce qui était encore attendu en juillet dernier. Le constat établi dans le rapport est simple : "l'économie mondiale avance à faible vitesse (...) et les risques de dégradation persistent". Les incertitudes actuelles pourraient même se convertir en "nouvelles crises".

Le "shutdown" américain dans le viseur

Estimant que la zone euro, seule a avoir connu la récession cette année, connaîtra un léger mieux l'an prochain, l'institution financière a braqué notamment son projecteur sur les États-Unis. Malgré son rôle de "principal" moteur de la croissance mondiale, les États-Unis inquiètent en raison de la paralysie budgétaire qui frappe actuellement Washington.

Un défaut de paiement de la première économie mondiale risquerait de fait de "gravement endommager" l'économie de toute la planète. La prévision de croissance américaine a par ailleurs été revue à la baisse pour 2013 et 2014 (respectivement +1,6% et +2,6%).

Les incertitudes sur la Fed révèlent les faiblesses des émergents

Mais la perspective d'un défaut de paiement n'est pas la seule raison pour laquelle le FMI pointe les États-Unis du doigt. La perspective d'une réduction des injections de liquidités par la banque centrale américaine avait en effet provoqué la dépréciation des monnaies émergentes en raison de reflux de capitaux vers le dollar à la fin du mois d'août. Mettant à jour les déséquilibres qui menacent certains pays tels que la Turquie, l'Indonésie ou encore l'Inde et le Brésil. Pour le FMI, ces "mini tests de résistance" ont révélé des "vulnérabilités accrues".

"Le risque d'une réaction excessive pourrait peser sur l'investissement et la croissance", prévient l'institution, mettant en garde les autorités des pays concernés contre des interventions "désordonnées" sur les marchés des changes.

Les émergents en bout de cycle

L'impact d'un changement de cap de la Fed pourrait être d'autant plus fort que la Chine et un "nombre croissant" d'économies émergentes arrivent à "la fin d'un cycle" qui les a vues porter l'économie mondiale à bout de bras et afficher des croissances vertigineuses, affirme le rapport.

"La plus importante information en ce moment vient des économies émergentes où la croissance a décliné, souvent davantage que ce que nous avions prévu", a prévenu Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI.

L'Inde, et la Russie voient d'ailleurs leurs prévisions abaissée de -1,8 et -1 point dés cette année par rapport à juillet. Quant à la Chine, dont le rééquilibrage qui pèse sur la croissance potentielle n'inquiète pas outre mesure, elle sera surtout impactée par le ralentissement généralisé en 2014. Année au cours de laquelle elle devrait toutefois s'approcher dangereusement du plancher fatidique pour les autorités chinoises de 7% de croissance, avec une expansion économique limitée à 7,3%, selon le Fonds.

Commentaires 24
à écrit le 19/10/2013 à 13:51
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article eclairant de l'etat de notre monde mondialisé et domino , les émergents dépendent beaucoup des pays dit riches , c'est les pays riches qui consomment dans les pays émergents , vu les salaires et les monnaies , mais depuis la crise européenne ...

à écrit le 11/10/2013 à 17:35
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Nous revoilà au temps d'événements qui forment l'histoire, "...et je me souviens bien de la crise des années 30 ou ils avaient du dissiper énergiquement tout ce capital accumulé qui ne savait plus ou se placer pour avoir du rendement. Ils mirent des ...

le 19/10/2013 à 13:56
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c'est en partie vrai , les USA avec le new deal vu les tensions avec la SDN ( ex-ONU ) de l'époque avec les positions bellicistes du japon , l'Allemagne et l'Italie le président US avait fait fermer des usines civiles pour les transformer en usines m...

à écrit le 09/10/2013 à 19:11
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Le capitalisme, outrancièrement financier, a créé des produits zombies, type dérivés. Ce système ne sert qu'à piller la richesse et l'épargne produites. ça ne peut que se terminer très mal car il n'y a aucun rapport entre les 600.000 milliards de pro...

à écrit le 09/10/2013 à 18:36
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Peut on me citer les analyses/avis/pertinents du FMI ?

à écrit le 09/10/2013 à 13:17
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Après que les dirigeants européens notamment aient détourné des fonds publics pour soi-disant renflouer des banques qui n'en avaient en réalité aucun besoin, une "crise" a été créée de toutes pièces afin d'appauvri les populations et toujours plus le...

le 09/10/2013 à 13:51
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Vous avez parfaitement raison ! Il est impossible que l'argent disparaisse. Il n'y a personne qui en a fait un gigantesque bûcher. mais il est tout à fait vrai aussi qu'il a tout simplement changé de mains grâce à un tour de passe-passe que les finan...

le 09/10/2013 à 14:19
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Exact ! la crise actuelle = gigantesque racket et escroquerie au détriment des populations, et quitte à commettre de véritables génocides socio-économiques comme en Grèce. Les pseudo instances criminogènes telles que le "fonds mafieux international" ...

le 09/10/2013 à 14:28
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"Il est impossible que l'argent disparaisse". Vous avez décrédibilisé votre commentaire dès le début... Savez vous que l'argent est créé par les banque lorsqu'elles prêtent ? Que la crise des subprimes est due à un non remboursement massif des emprun...

le 09/10/2013 à 15:00
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Juste ! Exact ! Les instances telles que la troïka et le fmi ne valent pas plus que les politiciens au pouvoir, tous partis traditionnels confondus : les uns comme les autres sont à la solde (et d'ailleurs grassement rémunérés pour) d'un monde économ...

le 09/10/2013 à 16:32
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ET alors ? Votre raisonnement ne tient pas la route. L'argent existe de toute manière. ême lorsqu'il est prêté par les banques, l'argent est là. Il est peut-être entre les mains d'un client, qui en profite pour faire un achat (et il arrive donc dans ...

le 09/10/2013 à 18:49
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Une fois émis, l'argent ne disparaît pas en général. Si la banque a prêté 1 000 000 $ pour un achat de maison, le montant a été transmis au vendeur de la maison. Si l'emprunteur fait défaut, la banque perd sa créance d'un million et doit se rembourse...

à écrit le 09/10/2013 à 12:14
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c'est curieux que le FMI n'a jamais analysé cette dépression comme ce qu'elle est c'est à dire un 3éme choc pétrolier, le transfert massif des pays qui produisent de la valeur ajoutée vers des pays producteurs de pétrole et de gaz ruine les premiers ...

à écrit le 09/10/2013 à 11:28
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Autrement dit, ça s'arrête JAMAIS...C'est ça? !

à écrit le 09/10/2013 à 10:12
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Le plus triste dans tout ça reste la photo d'Olivier Blanchard qui illustre l'article : la manche de sa veste dévoile un poignet sans chemise. Le type porte donc des chemisettes. Voilà bien de quoi déprimer les plus optimistes d'entre nous.

le 09/10/2013 à 11:36
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D aucun disent qu il porterait des bretelles pour ne pas avoir a se serrer la ceinture...

le 09/10/2013 à 17:02
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@Mode : réflexion peu profonde mais je suis tellement d'accord !!!! ahah

à écrit le 09/10/2013 à 9:46
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Je ne suis pas socialiste ou gauchiste mais je trouve qu'il est inadmissible que le parti Républicain prenne en otage les Etats unis , mais aussi le reste du monde en otage, afin de faire annuler le système de couverture médicale pour les plus pauvr...

à écrit le 09/10/2013 à 9:32
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...économistes de tous poils..., pardon !

le 09/10/2013 à 16:35
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Merci d'être velu...

à écrit le 09/10/2013 à 9:31
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Le FMI et autres institutions et leurs économistes de tout poil devraient arrêter de craindre l'avenir. Et l'envisager avec confiance, puisqu'ils sont de toutes façons incapables de le prévoir.

à écrit le 09/10/2013 à 8:31
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Mais il n'y a aucun problème... Peut-être bien que oui tout compte fait, voir lien ci-dessous qui se passe de tout commentaire. http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dette_publique_Etats-Unis_1983-2011.jpg

le 09/10/2013 à 9:52
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Le déficit /dette est énorme mais cela fait un siècle que ce sont les pays étrangers qui paye pour eux. ce n'est pas nouveau !! et ce sera comme ça tant que le dollar sera la monnaie de référence Hélas, sauf si la Chine réagit durement un de ces jou...

le 09/10/2013 à 11:37
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"sauf si la Chine réagit durement un de ces jours" C'est en train de se faire. Soit, depuis l'Avènement de Lehman, toutes les zones économiques ont resserré leurs liens pour pouvoir se séparer de plus en plus du dollar. D'où, aussi, l'affolement des ...

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