Ukraine : l'Est menace de faire secession

Le pays traverse une nouvelle montée de tension après que des militants pro-russes ont proclamé la création d'une république séparatiste et demandé l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
En Crimée, un soldat russe a abattu lundi un officier de la marine ukrainienne. (Photo : Reuters)

L'Ukraine était confrontée lundi à une menace de sécession de zones russophones frontalières de la Russie où des militants ont proclamé une "république souveraine" à Donetsk, un plan russe pour "démembrer" le pays, selon le gouvernement pro-européen de Kiev.

Montée de tension dans l'Est

La tension s'est brusquement aggravée depuis dimanche .Des manifestants pro-russes se sont emparés de bâtiments officiels dans plusieurs villes de l'Est ukrainien, pour hisser à la place des drapeaux ukrainiens ceux de la Russie.

À Donetsk, ville d'un million d'habitants située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière russe, des manifestants, dont certains armés, se sont emparés du bâtiment des services de sécurité (SBU), après celui de l'administration. Dans la soirée de lundi la présidence ukrainienne a annoncé dans un communiqué la reprise sans victimes du bâtiment du SBU par les forces loyalistes.

"République populaire de Donetsk"

En fin de matinée, barricadés dans les locaux de l'administration, les séparatistes ont proclamé sous les vivats une "république populaire de Donetsk", comme le montre une vidéo postée sur internet .

Selon l'agence de presse Interfax, ils ont décidé d'organiser un référendum sur une souveraineté régionale avant le 11 mai, le site d'information régional Ostrov affirmant de son côté qu'ils demandaient à rejoindre la Fédération de Russie.

Éviter une répétition du scénario de la Crimée

Le gouvernement ukrainien pro-européen a dénoncé un plan du grand voisin russe "pour déstabiliser, pour qu'une armée étrangère passe la frontière et envahisse le territoire ukrainien".

Le président par intérim Olexandre Tourtchinov a accusé les séparatistes de travailler "avec les services secrets russes" pour "rejouer le scénario de la Crimée".

La Russie a rétorqué par la voix du ministère des Affaires étrangères en demandant qu'on cesse de "l'accuser de tous les problèmes de l'Ukraine". Et de réaffirmer sa position selon laquelle seule une "fédéralisation" pourrait assurer "les intérêts de toutes les régions du pays".

Risque pour l'élection présidentielle 

Une élection présidentielle anticipée est prévue le 25 mai et les favoris en sont des pro-européens soucieux d'arrimer à l'Ouest ce pays de 46 millions d'habitants, frontalier de plusieurs États membres de l'Union européenne.

Kiev soupçonne Moscou de vouloir torpiller ce scrutin par des troubles ou des demandes de référendums, sur la fédéralisation, l'autonomie ou le rattachement à la Russie.

Intervention internationale

Face au danger pour le fragile gouvernement intérimaire en place à Kiev depuis le renversement d'un régime pro-russe fin février, Washington a enjoint le président russe Vladimir Poutine de cesser de "déstabiliser" l'Ukraine. Et, tout comme les Européens ces derniers jours, a menacé Moscou de "nouvelles sanctions contre l'économie russe" en cas de dérapage, selon le porte-parole de la Maison Blanche.

Les ministres américain et russe des Affaires étrangères, John Kerry et Sergueï Lavrov, ont également discuté lundi de la possibilité de "pourparlers directs" d'ici à dix jours entre les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine pour tenter de régler la crise, selon le département d'État américain.

Commentaires 9
à écrit le 14/04/2014 à 17:24
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Pourqoi pas ? on a bien démembré la Yougoslavie !

à écrit le 08/04/2014 à 16:24
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Petit à petit certains articles commencent à nous donner une image plus vraie de ce qui se fait sur le terrain. En lisant surtout les commentaires (et faisant abstraction des anti-communistes et pro-OTAN de service) je vois une large majorité qui rej...

à écrit le 08/04/2014 à 9:54
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Je comprends le Ministère des Affaires étrangères russe qui ne veut pas qu'on dise que la Russie est responsable de tous les maux en Ukraine... Mais il faudrait une certaine logique: quand le Président Poutine dit à la Douma que la Russie interviendr...

le 08/04/2014 à 11:30
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Si vous etiez allé en Ukraine en février, vous auriez vu tous ces russes qui criaient leur haine du fascisme et s'empressaient de fuir l'Ukraine. L'Ukraine a depuis des années pris des mesures anti-russes, d'abord en supprimant les écoles russes, pui...

le 08/04/2014 à 12:13
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Vous avez oublié " une europe poste avancée des USA " => et à la solde du "Grand Capital aussi non ? #lursscestfinni

le 08/04/2014 à 16:17
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Je partage l'avis de porschecollec, mais pour répondre à ALEX_CEI, il me semble la Russie interviendra pour "défendre les russophones" dans l'Est de l'Ukraine que si une guerre interne éclate, suite ou non à une sécession. La solution ? Une Ukraine f...

à écrit le 08/04/2014 à 9:50
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Les Occidentaux ont bien oeuvré en soutenant le coup d' Etat de Kiev, pourquoi les autres provinces ne pourraient-elles pas faire de même ? Parce que Kerry élève le ton ? Non parce qu 'il avoue par ces réactions son soutien aux forces qui ont pris l...

à écrit le 08/04/2014 à 9:49
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Les manifestations populaires extrêmement violentes de Maïdan à Kiev étaient un étalon de la démocratie, parce qu'elles étaient pro-occidentales. Ces manifestations ont vu défiler en soutien d'innombrables fonctionnaires politiques européens et améri...

à écrit le 08/04/2014 à 9:19
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Curieux ce manque de volonté des Ukrainiens de l'est d'obéir à un gvt à 30% néo-fasciste... Comme si la lutte contre l'extrême-droite était une tradition depuis la 2nd guerre mondiale... Et tous ces Russophones qui n'acceptent pas qu'on interdise le...

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