Le Bundestag se prononcera lundi sur l'aide à la Grèce

Le parlement allemand devrait donner son feu vert sans difficulté, mais Angela Merkel est loin d'être assurée de disposer de sa propre majorité.
Le Bundestag devrait donner lundi son feu vert au plan d'aide à la Grèce finalisé par les ministres européens des Finances mardi 20 février à Bruxelles / Photo Reuters

Le Bundestag devrait donner lundi son feu vert au plan d?aide à la Grèce finalisé par les ministres européens des Finances mardi 20 février à Bruxelles. Une grande partie des députés de la coalition libérale-conservatrice d?Angela Merkel et la quasi-totalité des Sociaux-démocrates et des Verts donneront en effet leur accord à la garantie de l?Etat fédéral allemand pour les 35 milliards d?euros qui lui reviennent sur les 130 milliards que devra emprunter le FESF.

Une majorité, oui, mais laquelle ?

Pour autant, la question n'est pas si simple. Comme lors du vote sur l?augmentation de la capacité du FESF le 29 septembre dernier, les observateurs politiques regarderont dans le détail du vote. Il s?agira de savoir si Angela Merkel pourra faire passer son texte avec sa « propre » majorité de 311 voix ou si elle devra s?appuyer sur l?opposition pour atteindre la majorité absolue. Lors du vote du 29 septembre, cette majorité avait été atteinte de peu : 13 députés de la coalition de la chancelière, avaient voté contre le FESF, deux s?étaient abstenus. Combien seront-ils lundi ? Norbert Barthle, député CDU proche de la chancelière a indiqué dans un entretien au quotidien de Düsseldorf, Rheinische Post vendredi que « le nombre de ceux qui refuseront de voter le texte sera semblable à la fois précédente ». En réalité, Angela Merkel et son camp sont loin d?être sûrs de récolter cette fameuse « majorité propre ». Du coup, la CDU tente de ne pas en faire une question de principe : même si ces fameux 311 voix ne sont pas atteints dans la majorité, il n?est pas question de mettre en cause la confiance au gouvernement. « Ce qui est important, a précisé Norbert Barthle, c?est de disposer sur ce texte d?une majorité ». Reste que ce serait pour la chancelière un rude coup à la confiance que lui accorde son propre camp.

Un troisième plan bientôt ?

Dans ce contexte, l?attitude de Wolfgang Schäuble, dont on sait qu'il mène son propre train sur la question grecque, devant la commission budgétaire du Bundestag vendredi est assez ambiguë. Il n?a pas en effet réellement rassuré les parlementaires en affirmant qu?il n?y avait « aucune garantie que ce plan soit une réussite ». Il en a même rajouté dans le scepticisme : « ce n?est sans doute pas la dernière fois que le Bundestag devra se prononcer sur un plan d?aide à la Grèce », a-t-il déclaré. Pour finir la douche froide, il a prévenu que l?aide allemande ne serait pas liée au montant de la participation du FMI comme le réclamait les parlementaires conservateurs. Autrement dit, avant ce vote crucial, le ministre des Finances n?a guère ménagé les députés de la majorité. Apparemment, il n?entend pas jouer l?apaisement pour obtenir la « majorité propre » de la coalition. Veut-il mettre Angela Merkel en difficulté ? Difficile à dire, mais voici deux semaines, il avait clairement adopté face à Athènes une ligne dure qui tranchait avec celle de la chancelière.

Rendez-vous à Helsinki et à La Haye

Une fois l?obstacle allemand passé, la course parlementaire du plan grec se poursuivra dans la semaine. Seuls six pays n?ont en effet pas besoin de réclamer l?avis de leur pays : la Belgique, la France, l?Irlande, l?Autriche, le Luxembourg et la Slovaquie. Les onze autres pays de la zone devront en passer par un vote. Les deux obstacles les plus délicats seront la Finlande, où l?assemblée nationale se prononcera aussi lundi et où la coalition pro-européenne au pouvoir devrait avoir la majorité et les Pays-Bas. A la Haye, où les jeux sont loin d?être faits, on devrait voter dans la semaine.
 

Commentaire 1
à écrit le 24/02/2012 à 22:09
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La France s'enfoncera un peu plus dans les dettes et donc dans la misère et elle n'en a pas vraiment besoin. La situation de la France n'est déjà pas brillante, c'est le moins que l'on puisse dire.

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